La journée a été plutôt bonne. J’ai déposé Eirin à la crèche ce matin, puis je suis allé à la fac. J’avais des cours à donner. J’ai mangé avec une collègue pour discuter de ses recherches en cours et de celles que j’aimerais initier si je trouve des doctorants motivés pour le faire. A la suite de ça, je suis allé corriger deux dossiers puis j’ai terminé par un tour au labo pour vérifier différents résultats et prendre des notes. A la suite de mon internat et de mes années de résidences, j’ai travaillé quelques temps dans un hôpital et j’ai allié la clinique aux essais cliniques. Et même si parfois cela me manque j’aime beaucoup enseignée. Cela ne m’empêche pas d’aller régulièrement du côté de l’hôpital pour continuer à apprendre et traiter des cas. Je connais pas mal de monde dans le milieu et je n’ai jamais de mal à me faire inviter ici où là. Même si je suis un peu bizarre et totalement déjanté. Mais aujourd’hui le plus clair de mon temps va à la fac et aux recherches que j’y mène. Ce que j’aime énormément et je ne changerais pas. Et puis avec Eirin reprendre un travail à l’hôpital serait compliqué, trop d’heures, trop de travail. Je préfère voir grandir ma fille, même si je n’ai pas vraiment choisi de l’avoir. Une fois terminé, j’ai quitté l’université pour regagner le quartier.
Avant d’aller chercher ma fille j’ai une dernière course à faire. J’ai donné rendez-vous à un collègue près d’une école. Lui et moi échangeons régulièrement sur les recherches que l’on fait à la fac mais aussi chez nous, d’une façon plus discrète, un peu moins officiel. Rien de dangereux évidemment, nous ne sommes pas fous. Et puis, en quittant Sydney j’ai perdu ma cave et les divers aménagements que j’avais fait pour travailler sur des matières organiques. Alors je ne fais plus autant de choses qu’avant. Malgré tout, j’ai encore quelques sas de confinements et pas mal de matériel pour travailler, donc il m’arrive encore de faire des expériences. D’ailleurs, alors que j’arrive aux alentours des écoles, je relève un peu le col de ma chemise noire, et je remonte un peu mes lunettes de soleil, puis je m’avance jusqu’à mon collègue qui doit fraîchement sortir de je ne sais pas où : jeans trouvé, tee-shirt délavé et une barbe de quelques jours. Clairement pas un prof à l’université. Il a plutôt une tête de dealer en fait, mais moi je m’en fiche, je le connais bien. Je sors de ma besace une enveloppe en papier kraft que je lui tends en récupérant le petit colis rectangulaire aussi enveloppé de papiers krafts. Quelques mots supplémentaires, un sourire et une poignée de main fugace puis il s’éloigne. Je range le colis, précautionneusement à la verticale dans mon sac puis je me tourne pour m’éloigner en sifflotant d’un air décontracté.
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Aidan Powell & Dwayne Carter - 19 septembre 2016 -
La fin de journée approchait et l’enquête que Dwayne menait n’avait pas plus avancée. Les pieds posés sur le coin du bureau, le grand brun examinait les dossiers et d’autres fiches avant de poser le tout sur le bureau. Son regard se levait et se déposait sur son équipier qui n’avait pas l’air plus avancé que lui. Dwayne soupirait et déposait les semelles de ses chaussures sur le sol. Le jeune homme se redressait et s’apprêtait pour partir, c’était le genre de gars à ne pas aimer rester trop longtemps sans rien faire et là… Ça faisait des heures que les deux équipiers étaient restés derrière leurs bureaux sans avancer sur leur affaire.
Carter accompagnait son collègue Sam qui allait récupérer une amie à l’université. Maintenant que l’homme vivait seul depuis le départ soudain de sa colocataire, il cherchait comment tuer ses vendredis soirs pour lutter contre son problème d’alcool. « Pourvu que ça s’éternise… » Murmurait le jeune homme originaire de Chicago. Il n’allait pas très bien depuis quelques temps et son boulot l’aider vaguement à se changer les idées et c’était plutôt une bonne chose.
Dwayne passait sa main dans ses cheveux bruns et poussait ensuite la porte du QG de l’AFP pour se retrouver dehors. « J’te rejoins là-bas. » Sam hôchait la tête et les deux hommes partaient chacun de leur côté. Le jeune Carter sortait ses clés de sa poche avant d’entrer dans son véhicule et pris la direction du lieu de rendez-vous. L’université n’était pas loin et Dwayne appréciait le coin, c’était toujours sympa en fin de semaine. Pour le peu qu’il en savait, en tant que flic soit on faisait de bonnes connaissances ou bien on pouvait attraper des types plus défoncés que jamais. Mais Dwayne avait raccroché sa plaque pour aujourd’hui et il n’allait pas embêter des gamins qui ne faisaient que s’amuser sans débordement et consommer des substances à des fins récréatives, ce qui était autorisé dans le pays.
Une fois sur les lieux, le grand brun claquait la porte de son véhicule et enfilait ses lunettes de soleil. Sam venait tous les vendredis soirs retrouvait deux jeunes que Dwayne et lui avaient aidés quelques mois auparavant. L’américain ne passait que très peu souvent sur le campus et c’était tout le contraire de son ami. Dwayne s’installait à côté du petit groupe qui discutait pour les saluer et prendre quelques nouvelles. Alors qu’on lui parlait, le grand brun laissait son regard se faire attirer par deux hommes qui procédaient à un louche échange. « J’reviens… Bougez pas. » Dwayne partait dans une autre direction pour se mettre à couvert derrière un mur. Quand un homme passa, le flic l’attrapa et plaça son avant-bras sur sa gorge. « Hein... AIDAN ?! » Le grand brun saisissait le coli dans la veste du père Powell et mit l’objet à la hauteur de ses yeux. « C’est quoi ça ? » Dwayne relâchait l’homme qui ne s’était pas décollé du mur. « Bordel… Explique-moi. J'espère que ce n'est pas c'que j'crois. » L’américain ne comprenait pas dans quoi son voisin avait pu se fourrer.
L’échange s’est bien passé. Je dois dire que nous nous compliquons la vie pour pas grand-chose. Mais il est très occupé, souvent pressé de mon côté je ne passe pas beaucoup de temps dans mon bureau. Et j’ai déjà une sacré réputation dans le quartier, pas besoin d’en rajouter en me faisant livrer des colis par des amis qui n’ont rien à voir avec les postiers. Alors on s’organise comme un peu avec les emplois du temps de chacun. Après quelques mots, on se sépare et je me dirige vers la crèche pour aller chercher Eirin. Sa mère était professeur ici aussi, alors elle la déposait à la crèche de l’université et j’ai continué à le faire, pour qu’elle puisse retrouver ses habitudes. Mais ma fille vieilli rapidement, et en septembre, elle pourra intégrer les bancs de l’école maternelle de notre quartier. Je suis fier et j’ai hâte de pouvoir la déposer, la regarder partir avec son petit sac à dos. J’ai hâte. Perdu dans mes pensées, je ne vois pas mon voisin arriver. Je ne me rends compte de sa présence que parce que je me retrouver contre un mur, un bras sous la gorge. Sérieusement ? Je mets quelques secondes à le reconnaitre et je grimace en demandant : « Dwayne ? Mais qu’est-ce… ».
Le jeune homme sort mon colis fraîchement récupéré. Et c’est là que je percute. Mon voisin est policier, d’après ce que j’ai compris il fait partie de la brigade des stup’. Ce qui ennuie certains jeunes du quartier qui ne peuvent plus faire n’importe quoi. De mon côté, je m’en fiche un peu puisque je ne me drogue pas. Ça non, surtout pas maintenant que je suis responsable d’Eirin. J’ai déjà du mal à être responsable sans me droguer, alors en le faisant… Je grimace un peu et je lui dis : « Mais lâche moi bordel… Ce n’est pas de la drogue… ». Je n’ai définitivement pas une tête de drogué, mais bon, ma réputation ne m’aide surement pas à paraître innocent, n’est-ce pas ? Je lui dis : « Le secoue pas trop tu veux, c’est du matériel médical et du matériel de laboratoire. Il y a des échantillons et des bouteilles, tu pourrais les casser… ». Je le regarde simplement. Je sais qu’il va falloir que je l’ouvre, mais j’aimerais autant éviter de trouver des débris et de perdre certains de mes échantillons avant de pouvoir travailler dessus.