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 It's so hard to see you again ❄︎ Arleen

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Archie Solomos
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J'ai emménagé en : août 2016
Mon statut civil : Célibataire à l'esprit et au coeur toujours éprit pour une certaine rousse
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Archie Solomos
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It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Lun 20 Mar - 22:10 - #

It’s so hard to see you again
Arleen
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La mort. C’est un concept tellement vague, floue, que tout le monde se pose des questions dessus. Et surtout de ce qu’il se passe après. Est ce qu’on reste toujours là, avec nos proches, à veiller sur eux d’une manière ou d’une autre? Est ce que notre esprit s’envole vers un autre monde plus calme, serein, ou au contraire encore plus diabolique que celui dans lequel nous avons vécus? Ou est ce que la mort est la fin définitive de tout? Ces trois derniers jours, Archie n’arrêtait pas de ruminer toutes ces questions dans sa tête. En plus du deuil qu’il avait à traverser, il avait promit à sa mère qu’il s’occuperait de tout. Après tout, ça faisait bien quatre ans qu’il ne s’occupait de strictement rien, depuis qu’il était partit de la maison. Il pouvait bien s’occuper de ça, même si ça ne lui plaisait pas des masses. Au moins ça soulageait sa mère et sa soeur, alors ce n’était pas plus mal. Ce n’était pas parce que le blond était habitué à vivre dans une douleur constante depuis quelques années que c’était le cas du reste de sa famille, bien au contraire. Oui, il était partit, mais ils avaient continué à vivre sans lui, se contentant du peu de nouvelles qu’il pouvait bien leur donner de temps en temps. Sa mère prenait toujours autant soin d’elle, et même si l’âge commençait à se voir sur les traits de son visage, elle restait la belle femme qu’elle avait toujours été. Cassandre, sa soeur, était devenue une étudiante brillante, promise à un grand avenir suite à ses efforts. Archie ne pouvait qu’en dégager une grande fierté. Au moins un sur eux deux avait réussit sa vie, et mine de rien, c’était assez réconfortant. A peine était-il arrivé la veille que sa mère lui avait déjà signalée que la prospérité de l’entreprise de son père était entre ses mains. Soit il la reprenait, soit elle était rachetée. Encore une décision difficile à prendre, surtout dans un esprit aussi perdu que celui du blond. Reprendre la direction de l’entreprise de son père signifiait revenir vivre ici, à Brisbane, cette ville qu’il avait décidé de fuir, quatre ans plus tôt. Mais repartir sur Paris, reprendre son boulot de barman aux pieds de la tour Eiffel… Ce serait comme trahir son père et laisser son héritage aux mains d’une personne qui risquait de réduire tout son travail en cendres. Vous comprenez maintenant pourquoi Archie n’a pas fermé l’oeil de la nuit, se contentant d’arpenter sa chambre en loin en large et en travers, de se poser cinq minutes devant la télé avant de recommencer à faire les cent pas.

Voilà qu’aujourd’hui, il était sortit de chez lui, le teint pâle, et des cernes violettes se dessinant sous ses yeux. Vu l’endroit où il se rendant, personne ne prendrait en compte son état cadavérique du moment. Une légère veste sur les épaules, et une cigarette sur le coin des lèvres, le jeune Solomos avait rendez vous aux pompes funèbres. Pour choisir le cercueil dans lequel son père allait reposer pour le reste de l’éternité. Cassy lui avait proposée de l’accompagner, mais il avait refusé. Il ne voulait pas ajouter une douleur supplémentaire à sa soeur, et dans une situation comme celle-ci, c’était beaucoup mieux que cette dernière reste avec leur mère. Le blond avait mit une bonne heure à choisir cette fameuse boîte du dernier voyage, se demandant constamment si ça aurait plût à son père, ou même si c’était vraiment important. Pourquoi c’était autant prise de tête de choisir quatre planche en bois qui au final contiendrait le corps de quelqu’un qui n’était plus là? Est-ce qu’il allait recevoir un coup de foudre divine en pleine troche s’il se plantait? D’ailleurs, est ce qu’on pouvait vraiment se tromper dans ce genre de choix? Oh oui, Archie manquait vraiment d’heures de sommeil, à se poser des questions de ce genre, et en réalité, ç’en était encore plus fatiguant. Il fait besoin d’un café de toute urgence. A peine sortit de l’entreprise de pompes funèbres, le blond s’était allumé une nouvelle cigarette, passant une main sur son visage fatigué avant de laisser ses pas l’entraîner vers le café le plus proche. Café qu’il connaissait bien pour y avoir passé de nombreuses heures quand il était encore un simple adolescents souriant et plein de vie. Peut être que ce n’était pas une bonne idée de s’y rendre, dans ce café d’ailleurs. Il avait beaucoup de souvenirs entre ces murs, dont certains qu’il préférait oubliés, en fait. Mais il avait beaucoup trop besoin d’un café pour se soucier de choses de ce genre.

Ecrasant sa clope sous son talon et recrachant les dernières traces de fumée qui restaient dans ses poumons, Archie poussa la porte de l’établissement, retrouvant cette odeur, et ce décor qui lui était tant familier. En plus de ça, le personnel n’avait pas changé, et c’est avec un grand sourire de surprise que le jeune homme fut accueilli au comptoir. « Archie, ça fait plaisir de te voir! La même chose que d’habitude? » Se forçant à sourire, le blond approuva d’un hochement de tête, ne pensant pas qu’il était la peine de préciser qu’il n’y aurait qu’une seule commande, cette fois. Et en effet, ce n’était pas la peine de le faire. Remerciant la jolie serveuse, il régla la note de sa commande avant de saisir son café au moment où son téléphone sonnait. Un coup de fil de sa mère. « Allô? » Calant le combiné entre son épaule et son oreille, le jeune homme reposa sa commande sur le comptoir pour pouvoir ranger son porte feuille dans sa veste. « Mon chéri, tu as finis? Ça s’est bien passé? » Retenant un soupire, Archie reprit son téléphone en main, ainsi que son si précieux café, avant de se diriger vers la sortie. « Oui, maman, tout s’est bien passé. Tout est prêt, il faut juste que tu passes signer un papier, pour autoriser… » Le blond n’eut jamais l’occasion de terminer sa phrase. Alors qu’il sortait de l’établissement, sans vraiment regarder où il allait, il doit bien l’avouer, son corps heurta quelque chose, laissant son café voler un peu dans tous les sens et brûler légèrement la peau de sa main sur son passage. Prêt à péter un véritable scandale, impulsif et sur les nerfs comme il l’était, sa bouche s’était déjà ouverte, prête à sortir une foulée d’injures très politiquement incorrectes. Sauf que ses mots restèrent bloqués dans sa gorge à la vue du visage de la jeune femme visée. Il en lâcha même son gobelet, le reste de son café s’étalant sur le sol, sa bouche grande ouverte, et ses yeux, brillants et douloureux. « Eileen… » Ça faisait presque quatre ans qu’il n’avait pas prononcé ce prénom, et ç’en était devenu étrange, alors que par le passé, c’était la chose la plus naturelle qu’il faisait tous les jours. A présent, ça ne restait qu’un lointain souvenir, lumineux, mais qui se ternissait un peu plus à chaque minute.

Archie finit par se ressaisir, secouant la tête, il ramassa le gobelet qu’il avait fait tomber, ne pouvant malheureusement rien faire pour le liquide qui commençait à s’imprégner dans le béton du trottoir. Son regard se releva ensuite, croisant les yeux verts de la rousse devant lui, ces yeux qu’il adorait tellement admirer à une époque. Est ce que c’était toujours le cas? Peut être, mais en tout cas, il n’en avait plus le droit. « Ça va t’as.. Euh… Rien de cassé? » Le blond se rendit compte de la débilité de sa question à peine sa dernière syllabe prononcé. A quoi ça serait de rester là? Il devrait fuir, et arrêter de se torturer encore plus, en restant devant elle, en regardant son visage, ses cheveux, ses yeux. En la regardant elle, cette jeune femme qu’il connaissait si bien à une époque et qu’il avait fuit comme un pauvre lâche. Franchement, ça ne l’étonnerait même pas qu’elle lui réponde d’une simple claque bien mérité. Alors oui, il devrait partir. Mais il ne pouvait pas. Elle avait toujours cette emprise sur lui qui l’empêchait de la fuir quand elle se trouvait juste à côté de lui. Même après toutes ces années. Il ne pouvait pas résister à cette attraction. Et pourtant, la douleur qu’il ressentait en ce moment même était encore plus intense que quand elle se trouvait loin de lui. Tout était pire, parce qu’il la voyait, il pouvait sentir l’odeur de son shampooing à la vanille, voir son visage adopter cette expression de surprise sans pouvoir la toucher, ni même l’effleurer. A cet instant, Archie aurait tellement aimé revenir en arrière, ne jamais répondre à ce coup de téléphone, quitte à ignorer que son père était mort. Il aurait aimé ne jamais revenir, pour ne plus avoir à supporter ce mal qui refaisait surface sans qu’il ne puisse rien y faire.
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Eileen Barclay
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Lun 20 Mar - 22:32 - #

It's so hard to see you again..
“It’s never a good time for some news, but it’s always the right time for the truth. The longer a lie is held, the more difficult it becomes to reveal the truth. If it’s held a long time, two truths must be told; the original lie, and the reason it was held and covered so many times for so long. One becomes a thousand, and one is easier to forgive, and maintain trust, than many. Revealing is painful, but sooner is always easier, less painful, and better than later.”

Il y a des jours comme celui-là où on devrait s'attendre à tout. Si j'exagère en utilisant ce mot-là ? Non. Absolument pas. Tout est clair dans ma tête, nettement plus que ça le sera d'ici peu. Lorsque je vais tombée nez-à-nez avec mon premier et unique -à ce jour, et sans doute pour toujours- amour. Tout va bien finir par s'écrouler. Ce petit monde que je me suis forgée depuis ces années, seule avec Néo. Tout va être remis en jeu, une fois de plus. A croire que nos p'tites vies vont en avoir assez de nous en faire baver depuis bien des années, déjà. Quoique, rien ne sera facile pour autant. Il y a des choses auxquelles on préfère ne pas penser, juste pour ne pas bousculer son quotidien. Bien entendu, je me suis demandée, plusieurs fois, comment j'allais bien pouvoir réagir le jour où je le reverrai. Ce n'avait pas été faute d'avoir voulu lui écrire à de nombreuses reprises durant ma grossesse. Pour tout lui dire. Sa paternité qui ne faisait aucun doute, le simple fait qu'il me manque.. Mais, je ne me sentais pas légitime de lui envoyer un tel message. Des lignes que j'ai pourtant écrite un nombre presque incalculable de fois , mais qui ne restaient qu'au stade d'un énième brouillon qui n'allait jamais être envoyé. Je ne pouvais pas lui dire que j'étais enceinte, que je voulais garder ce petit qui était le nôtre. Je n'y arrivais véritablement pas. Pourquoi faire, au final ? Pour qu'il revienne vers moi juste par une sorte de pitié ? Qu'il s’enchaîne à moi par obligation ? Pour qu'il ne revienne ici que pour son rôle de père ? Qu'il me rejette, pour vivre sa vie à la Parisienne en me disant qu'il est véritablement mieux sans moi ? Qu'il pense que je ne reviens vers lui que pour lui soutirer de l'argent pour le p'tit ? Non. C'était impensable. Et pourtant, oui, je savais qu'il était en droit de le savoir. Il me suffisait, pourtant, de relire son dernier mail envoyé pour me résoudre à tout effacer, à tout fermer puis à tout éteindre. Même après la naissance de Néo, j'ai essayé sans jamais réussir à cliquer sur ce simple envoyer. Aujourd'hui encore, cela m'arrive. De rédiger toute cette folle histoire pour laquelle je suis, au final, plus que coupable d'un silence qui n'aurait jamais dû. Si c'est une peur ? Bien entendu. Avec son départ, je me suis bâtie ma propre vie. Plus indépendante que je ne l'ai été jusqu'à présent, mais surtout plus seule que jamais. Mon propre appartement, un boulot qui arrive à payer le loyer ainsi qu'à boucler le mois sans coupure de chauffage ou d'électricité.. Les rares écarts que je m'autorise, ils ne sont que pour Néo. J'essaie de lui offrir la meilleure vie possible. Pour qu'il ne manque de rien et soit heureux. Car c'est dans son sourire que j'arrive à retrouver le mien. Si je m'attendais à revoir son père ? Non. Forcément et clairement, non.

Le téléphone collé à l'oreille, j'ai commencé ma journée de boulot sans trop traîner. Disons que Néo n'a pas vraiment dormi de la nuit donc moi non plus, prenant ainsi un peu de retard sur une demande qui doit être bouclée d'ici quelques heures, au mieux. Sinon, elle va me passer sous le nez. Et franchement, je ne peux pas me le permettre. J'ai besoin d'occuper mes journées de sorte à ce que mes rentrées d'argent soient les plus nombreuses possible. C'est pour cette raison qu'une fois Néo réveillé, douché et le ventre bien rempli, je n'ai pas tardé à m'armé de mon ordinateur portable avec ma fidèle tablette graphique pour m'occuper de tout ce joyeux bordel dans le salon, histoire de garder un oeil sur le p'tit qui joue tranquillement, comme toujours. J'ai énormément de chance d'avoir un fils aussi posé en temps normal, et plutôt autonome dans sa façon de s'occuper. Même si je m'accorde de nombreuses pauses pour pouvoir jouer un peu avec lui, il sait aussi passer le temps comme un grand garçon. Et ça, même si je le garde toujours dans mon champ de vision. Là, il s'amuse avec son super tapis de jeu, représentant un immense circuit, le tout avec une trentaine de p'tites voitures qu'il a sorti parmi sa collection d'une bonne centaine de p'tits bolides en tout genre. S'il est gâté ? Sans doute un peu trop. Mais, je tiens tellement à lui, que je ne fais pas réellement attention à ce genre de détail. Bien entendu, il n'est tout de même pas au rang d'enfant roi puisqu'il connait les limites à ne surtout pas dépasser. Et avec tout ça, ce p'tit est d'une intelligence folle.. J'ai du mal à me concentrer ainsi qu'à rester sur place. Pourquoi ? Simplement parce que je n'ai pas eu le temps de me défouler en allant courir un peu. J'ai juste eu le temps de sortir Buzz après avoir attendue que la voisine -et nounou officielle et improvisée- soit arrivée. Et oui, je n'avais vraiment pas à cœur de réveiller le petit alors qu'il a eu du mal à s'endormir.. Cela n'avait pas été suffisant. Je le sens intérieurement. Il faut que je sorte dès le boulot terminé. Même si ce ne sont qu'une trentaine de minutes. Ce n'est vraiment pas énorme, mais je vais m'en contenter pour cette fois.

Il ne me faut pas bien longtemps pour être prête à partir. J'attends simplement le retour de ma chère voisine, toujours là lorsque j'ai besoin de quelqu'un pour le p'tit, pour pouvoir partir et me décrasser un peu. Tout en démêlant mes écouteurs -et oui, je n'arrive pas à courir sans musique-, je sens mes jambes devenir de plus en plus incontrôlables à mesure que les minutes s'écoulent, jusqu'à ce qu'on toque à la porte. Ouverte à la volée, je tombe ainsi sur ma chère voisine retraitée, que Néo adore en plus, pour presque soupirer de soulagement. La libération approche à grands pas. Un dernier bisou au p'tit, et me voilà partie pour ce petit moment rien qu'à moi, mais qui va prendre une tournure inimaginable. Vraiment.. Toute cette petite course se passe plus que bien. J'en avais besoin, même si je me suis imposée un rythme nettement plus poussé qu'habituellement, ne pouvant pas traîner en longueur. J'ai une bouche qui m'attend, bien affamée, à nourrir après tout. C'est d'ailleurs pour Néo que je prends le temps de m'arrêter à la boulangerie, pas loin de cet endroit qui réveille en moi, à chaque fois, un lot de souvenirs qui me rend dingue. Mon p'tit cœur se resserre alors que je vois cette fameuse entrée qui était, en quelque sorte, notre quartier général. J'y ai passé énormément de temps. Y retourner, ce n'est jamais très facile, bien que j'essaie de m'y forcer pour diverses raisons. Toujours ma musique dans les oreilles, je m'arrête un instant pour voir si j'ai bien mon p'tit porte-monnaie sur moi. Juste pour ne pas entrer dans la boulangerie sans avoir de quoi payer. Le genre de plan qui fait toujours désordre et que j'évite autant que possible, même si je suis assez étourdie dans le genre. Déjà, quelle idée de s'arrêter au plein milieu du trottoir, avec la musique assez forte -et donc incapable de voir qui s'apprête à me foncer gentiment dedans-. Fichu hasard qui s'éclate affreusement bien avec ma vie. Me voilà donc, bien malgré moi, presqu'entre des bras typiquement masculins. Un contact que je ne connais que trop bien et qui m'arrache un frisson dans le bas de mon dos alors que ce gobelet qu'il avait alors en main termine sa course par terre. Retirant mes écouteurs, je suis à deux doigts de l'incendier si je m'écoutais. « Eileen… » Tiens donc, il sait encore comment je m'appelle. Mon regard se plante dans le sien -mais, pas trop quand même, pour ne pas risquer de m'y perdre-, alors que l'un de mes sourcils se dresse sous la surprise. Sincèrement, cette rencontre surprise me désarçonne comme ce n'est pas permis. Comment réagir ? Faire comme s'il était comme n'importe qui ? Quoi lui dire ? La vérité ? Lui aboyer dessus par rapport à ce mail envoyé des années en arrière ou face à cette situation ? Lui présenter mes condoléances pour son père ? Et oui, sa mère m'a contacté et je le sais.. J'opte alors pour le silence, même si mon regard ne le quitte pas lorsqu'il se baisse pour ramasser son gobelet désormais bien vide. « Ça va t’as.. » Oui, ça va parfaitement bien. Tout va pour le mieux, là. Je vois juste l'homme qui est le père de mon fils resurgir sans prévenir dans la ville, sans doute tâchée par son café renversé et le cœur littéralement en vrac.. Mais à part ça, c'est l'éclat' ! « Euh… Rien de cassé ? » Doucement, je secoue la tête de gauche à droite. Allons, il m'en faut plus pour me casser. Ou alors, ce qui peut l'être l'est déjà depuis son départ. Comme me larguer dans un mail ? Soupirant, je le regarde quelques secondes. Je prends grand soin d'éviter de me perdre dans ses yeux. Cela signerait ma fin. « Archie. » ou l'homme que j'aime détesté ou que je déteste aimé, encore, maintenant. Malgré ces années d'éloignement. Il n'y a qu'à sentir mon cœur s'emballer, doucement, pour savoir qu'il ne l'a clairement pas oublié. Malheur à moi.. « Ca va. T'inquiète pas pour moi. » OK, c'est peut-être annoncé quelque peu sèchement, mais.. Allez-y, mettez-vous donc un peu à ma place ! Soupirant doucement, juste pour ne pas lui montrer à quel point je suis surprise de le voir, je détourne mon regard vers mon haut. Bien saboté. Mais, je m'en fous. Royalement. « Les bonnes vieilles habitudes sont toujours là, pas vrai ? » que je lui demande alors, fixant un instant ce gobelet au nom qui nous est bien trop connu, à nous deux. Je ne sais même pas quoi lui dire. Cette question qui n'en est pas vraiment une, c'est le seul truc qui m'est venu à l'esprit à part tourner les talons et me barrer. Bon, cette option-là, je la garde bien de côté. On ne sait jamais après tout..
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Lun 20 Mar - 22:36 - #

It’s so hard to see you again
Arleen
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Le regret est quelque chose que tout le monde a connu un jour dans sa vie, à différents degrés. Certains regrets passent avec le temps, se tassent, et se compense par nos actions pour nous racheter, par le sourire de notre entourage, leur fierté. Mais certains regrets restent indélébiles. Ceux là vous ronge de l’intérieur, vous empêche même de respirer certaines fois. Ils procurent en vous cette douleur invisible, et pourtant non ignorable. Cette douleur fantôme, et qui pourtant paraît si réel, vous donnant l’impression d’avoir le coeur brisé. Archie ressentait ça. Il avait le coeur brisé, en plus d’un million de petits morceaux, et ce, depuis quatre ans maintenant. Il n’avait même pas essayé d’en recoller les morceaux malgré cette douleur déchirante, jamais. Il pensait ne pas le mérité tout simplement. Et il n’avait rencontré personne capable de l’aider à faire ça. Parce qu’il savait que la seule qui pouvait le reconstruire, il la connaissait déjà. Et il avait tout gâché. Il avait tout abandonné comme un pauvre lâche, au lieu de se battre. Tout ça parce qu’elle s’éloignait de lui, et qu’il pensait que c’était ce qu’elle voulait. Tout ce qu’il voulait lui, c’était qu’elle soit heureuse, avec ou sans lui. Son bonheur n’avait aucun sens si elle ne l’était pas. Et il pouvait vivre avec ça, il pouvait vivre avec cette douleur tant que le coeur de cette jeune femme battait encore, que ce soit pour lui, ou pour quelqu’un d’autre. Il ne pouvait tout simplement pas se comporter comme un égoïste avec elle, il l’aimait beaucoup trop pour ça. Et il ne supportait pas de la faire souffrir. Sauf qu’il ne savait pas, qu’en l’abandonnant, c’était ce qu’il avait fait. Il lui avait brisé le coeur à elle aussi, en plus de briser le sien. Il avait privé son fils de son père, ce petit être qui grandissait en elle à l’époque, et qui aujourd’hui encore était si fragile. Il s’était laissé dupé par son meilleur ami, et par les réseaux sociaux de la rousse, en voyant ces photos où elle avait le sourire. Elle paraissait heureuse, rayonnante, comme elle l’avait toujours été. Mais Archie ignorait que c’était son petit garçon qui était la cause de ce sourire. Leur petit garçon. La seule partie de lui qu’il avait laissé en partant, qu’il avait laissé à la personne qu’il aimait le plus.

Revenir n’était certainement pas une bonne idée. Il savait qu’il risquait de la croiser à tout moment, à tous les coins de rues, n’importe où, à n’importe quelle occasion. Mais cette fois ci, il n’avait pas eut le choix. Même s’il avait été particulièrement égoïste ces quatre dernières années, il ne pouvait pas abandonné sa famille dans un moment pareil. Pas alors que son père venait de mourir. Ce dernier qui devait déjà être très déçut avant sa mort, le serait encore plus s’il n’avait pas sauté dans cet avion. Même s’il souffrait déjà assez comme ça, il n’avait pas le choix, il fallait qu’il prenne sur lui. Pour sa mère qui venait de perdre son mari, et qui avait toujours été là pour lui. Et pour sa soeur jumelle aussi, la seule autre personne qui arrivait totalement à le comprendre sans même avoir à parler. Ils avaient toujours eus ce lien particulier, cette espèce de légende autour des jumeaux comme si ils étaient connectés. Et ils l’étaient, connectés, d’une façon qu’aucun des deux ne saurait expliquer. Archie avait sut, au fond de lui, que quelque chose de grave s’était passé, avant même que son téléphone sonne. C’était comme s’il avait ressentit la douleur de Cassandre avant d’en comprendre la cause. Et si lui il avait ressentit ça à ce moment là, il ne préférait même pas imaginer ce qu’il faisait traverser à la brune tous les jours. Peut être que comme lui, elle s’était habituée à cette douleur sourde qu’il ressentait. Ou peut être qu’elle s’était tout simplement envolée, de son côté. Il l’espérait, parce qu’il ne pouvait pas accepté d’être le responsable de sa souffrance. Que lui en bave, picole comme un trou, et ait gâché littéralement sa vie, c’était pas grave, mais sa soeur, c’était autre chose. Personne n’avait le droit de la faire souffrir, pas même lui. C’était pour ça qu’il avait décidé de s’occuper de tout, en arrivant. De l’enterrement, du cercueil, de l’église, de tout. Il ne pouvait tout simplement pas laisser sa mère faire ça, alors qu’elle avait déjà du mal à tenir debout. Même si elle ne le montrait pas, qu’elle se montrait forte devant eux, comme une vraie maman, Archie n’était pas idiot. Il voyait bien qu’elle était brisée. Même si ses enfants étaient encore là, elle venait de perdre son mari. Elle venait de perdre l’homme qu’elle avait aimée, épousée, et chérit. Après avoir été séparé d’Eileen, le blond ne pouvait que comprendre ce qu’elle ressentait. Et il en avait encore plus le coeur brisé, de la voir comme ça, de voir cette douleur dans ses yeux. La seule chose qui pouvait le rassurer, c’était qu’il la savait forte; ça aussi, il pouvait le voir dans son regard. Et il aurait aimé, hériter de cette force, de ce courage qu’elle pouvait avoir. Malheureusement, c’était Cassandre qui avait eut droit à cette partie de la personnalité de leur mère. Et au final ce n’était pas plus mal. Au moins Archie était rassuré de savoir qu’elle pouvait encaisser plus de choses que lui même le pouvait.

Il pensait être au bout, réellement. Il ne se sentait pas capable d’en supporter plus. Il pensait que si un autre truc lui tombait dessus maintenant, lui aussi, il allait tomber, mais du haut d’un pont. Pour l’instant, il arrivait encore à faire comme si tout allait bien devant les autres. Il arrivait à servir de légers sourires aux inconnus qui faisaient largement l’affaire. Il arrivait à discuter calmement, à être charmant et charmeur. Mais ce qui allait se passer d’ici quelques secondes changerait tout. Absolument tout. Au téléphone avec sa mère, il la mettait aux nouvelles. Bien sûr elle s’était inquiétée, ce n’était pas étonnant, elle s’inquiétait pour tout. C’était sa mère, après tout. Et elle allait certainement encore plus s’inquiéter quand elle allait entendre ce qui était en train de se passer. Parce que bien sûr, quand Archie, qui ne regardait pas où il allait, heurta cette petite personne, sa mère était toujours en ligne, elle entendait toujours tout. Et il avait suffit que le regard du blond se pose sur cette magnifique rousse pour qu’il en oublie l’existence de son téléphone. Et de tout le reste autour. Lui qui pensait ne pas pouvoir ressentir une douleur encore plus grande, il sentit son coeur se casser à nouveau en un milliard de petits morceaux cette fois. Il le savait. Il n’aurait pas dû revenir. Il n’aurait pas dû sortir de la rue, sortir de chez sa mère. Il aurait dû resté enfermé comme un ermite, et sortir juste pour se rendre à la cérémonie. Il se sentait tellement mal, comme ça, devait elle, qu’il était prêt à se planquer dans un trou de souris, qu’il y rentre ou pas, d’ailleurs. « Archie. » Sa voix sonnait avec une douceur étonnante à ses oreilles, comme s’il en redécouvrait la mélodie, sauf que cette fois ci, au lieu de lui donner le sourire, elle lui donnait envie de se rouler en boule et de pleurer toutes les larmes de son corps. Oui, ce n’est pas très viril, mais à cet instant là, c’était ce qu’il ressentait. Et c’était ça d’avoir le coeur brisé, de se retrouver devant l’être aimé sans pouvoir le toucher, sans pouvoir le serrer dans ses bras. Sans pouvoir l’atteindre, alors que c’était tout ce qu’il désirait, tout ce dont il avait besoin pour être heureux. « Ca va. T'inquiète pas pour moi. » Je m’inquiéterais toujours pour toi.  C’était une vérité. Mais une vérité qui ne sortait pas de sa bouche, même s’il mourrait d’envie de le lui dire. Il ne pouvait pas, il ne devait pas lui faire ça. Il n’avait pas le droit de revenir de cette façon dans sa vie, de lui dire qu’il ne l’avait jamais oublié, qu’il l’aimait toujours, et qu’il l’aimerait jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle. Que son coeur était brisé depuis qu’elle n’était plus là pour en prendre soin. Il ne pouvait pas la mettre dans une situation de ce genre. Alors il se contenta d’encaisser, les larmes aux yeux certes, mais il ne releva pas. « Les bonnes vieilles habitudes sont toujours là, pas vrai ? » Suivant le regard de la rousse, celui d’Archie se posa alors sur le gobelet qu’il tenait dans les mains. Et dans lequel il ne restait plus qu’un fond. Tant pis, il s’en contenterait bien, et au pire, ça lui donnerait une excuse pour rentrer le plus vite possible chez lui, y boire un vrai café avant de se jeter sur l’une des vieilles bouteilles de bourbon de son père. Après la conversation qui allait suivre, il en aurait certainement besoin, de toute manière. « Il faut croire, oui. » Laissant échapper un léger sourire, le regard du jeune homme osa enfin se poser sur Eileen et croiser ses yeux. Ses yeux, de ce vert fascinant, dans lesquels il s’était perdu tellement de fois. Ses yeux qui, quand ils brillaient de joie, faisait bondir son coeur. Mais là il n’y lisait pas de la joie, seulement de la tristesse, de la douleur. C’était comme si le regard de la rousse était un reflet du sien, même s’il y percevait quelque chose de légèrement différent. Mais il ne saurait pas dire ce que c’était. « Alors… Qu’est ce que tu deviens? » Il savait qu’il aurait dû partir, stopper cette conversation ici, faire demi tour, rentrer chez lui, et ne plus en sortir jusqu’à la cérémonie. Mais c’était plus fort que lui. Il avait envie de passer quelques minutes avec elle, de pouvoir la regarder, la toucher, la sentir. Même s’il savait qu’il en souffrirait encore plus quand il la quitterait, c’était plus fort que lui. Il l’aimait toujours, et l’amour, ça nous fait faire des trucs complètement dingues. « Enfin, sans vouloir être indiscret… » Il ne savait pas comment elle allait réagir à cette question, et se disputer avec elle, c’était la dernière chose qu’il désirait. Même s’il savait que ça allait certainement arriver. Après ce qu’il s’était passé, il ne pouvait pas y échapper, mais il voulait limiter les dégâts le plus possible. Enfin, si c’était quelque chose de réalisable après tout ça.
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Mon statut civil : ... c'est compliqué, mais mère célibataire.
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Eileen Barclay
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Jeu 27 Avr - 1:04 - #

It's so hard to see you again..
“It’s never a good time for some news, but it’s always the right time for the truth. The longer a lie is held, the more difficult it becomes to reveal the truth. If it’s held a long time, two truths must be told; the original lie, and the reason it was held and covered so many times for so long. One becomes a thousand, and one is easier to forgive, and maintain trust, than many. Revealing is painful, but sooner is always easier, less painful, and better than later.”

Comme c'est déstabilisant de voir son fils grandir tout en devant lui cacher une partie de qui il est réellement. Frustrant, également. Parce que je sais qu'Archie aurait pu être le père de rêve par excellence, que Néo mérite de le connaître même si on n'est plus ensemble. Et surtout : il lui ressemble tellement. Il a ses yeux. Tout le monde connaissant Archie peut le dire sans se tromper. Du coup, il est clair que rien qu'avec cet élément, combiné au blond de sa chevelure, la paternité d'Archie ne fait aucun doute. Pour personne. D'autant plus que je n'ai fréquenté personne depuis. Ou pas suffisamment sérieusement -ni même assez longtemps- pour passer le stade d'un début de relation. Je ne pouvais tout simplement pas, étant comme bloquée ou je ne sais quoi dans ce genre. Cela m'empêchait tout simplement de m'engager auprès d'un autre. Pourtant, j'en ai croisé -et même Jacob espère que.. Mais ça, je n'en ai pas conscience !- des hommes pouvant faire partie de ma vie. Ce n'est pourtant pas sans compter sur mon p'tit coeur qui n'a toujours pas cicatrisé. Comment le pourrait-il alors que le regard de Néo me ramène toujours à son père ? C'est tout simplement impossible. Et puis même, je n'ai pas le temps. Entre cette maison à faire vivre, mon boulot, ma passion pour l'art et surtout mon fils, il me manque un paquet d'heures dans une journée pour réussir à greffer ma vie à celle d'un homme. Et puis même. Comment est-il seulement possible de se contenter d'un autre qui, malgré toutes ses qualités certaines, n'arrivera pas au niveau du blond ? Sans compter que j'agis aussi ainsi pour préserver Néo. Je n'ai clairement pas envie qu'il pense que j'oublie son père. Oui, c'est totalement débile après quatre années, mais c'est comme ça. Dans ma tête, Néo ne connait même pas son vrai père, donc aucun autre homme ne peut espérer prendre cette place. Je n'arriverai pas à l'entendre appeler un autre "papa" ou autre nom du genre, même s'il peut avoir une figure masculine comme modèle. Mais, pour ça, il y a Jacob avec nous. La nuance réside dans l'idée que c'est justement une figure masculine face à lui et non pas paternelle. Je le préserve d'erreurs que j'aurai pourtant pu faire. Comme tenter coûte que coûte de trouver un semblant de vie familiale en prenant le premier venu. Même si allait pouvoir s'entendre avec lui -de toute façon, si j'avais été amené à choisir entre mon fils et un pseudo couple, mon choix aurait été fait sans même réfléchir. Si cela équivaut à sacrifier sa propre vie ? J'en sais rien. Peut-être, mais c'est ainsi-, cela restait impensable, depuis le début. Depuis qu'Archie est partie et que j'ai appris ma grossesse. Voilà pourquoi le seul homme que j'ai pu fréquenter plus que quelques jours s'est retrouvé face à un mur lorsque la situation commençait à déraper doucement, mais surement. Je ne compte même plus mes rares amis qui m'ont dit de lâcher prise, juste une fois, en espérant que tout allait se débloquer dans ma tête, mais surtout dans ce chaos régnant sur mon p'tit coeur en miettes. Sauf que je n'y voyais aucun intérêt. Après tout, Lydia, l'une de mes amies les plus proches, ne cessait de me dire que son gars du moment était un parfait crétin et qu'elle le soupçonnait de bien des choses. Oui, je suis devenue bien frileuse face aux hommes. J'ai peur qu'ils me fassent du mal, tout simplement, si tant est que j'arrive à m'attacher à un autre à nouveau. Et en me faisant du mal, il est clair que cela en fera aussi plus ou moins directement à Néo. Ca, je n'en veux pas.

C'est bien pour éviter de ruminer sur tout cela que je profite de cette journée pour m'arracher les poumons en allant courir. Les premières foulées sont juste.. salvatrices. Elles s’enchaînent les unes après les autres sans même que je sois obligée d'y faire attention. Surtout avec un peu de musique, ça aide à s'enfermer dans sa bulle pour ne faire attention ni à rien, ni à personne. Ou du moins.. Jusqu'à ce qu'une rencontre signant des retrouvailles parfaitement imprévues ne vienne chambouler ce moment-là. Pour le coup, je suis tellement partagée en un nombre incalculable de sentiments que j'en perdrai facilement la tête si je tentais de les compter. Restant tout de même sur la réserve face à ce fantôme du passé, mais étrangement bien trop ancré dans le présent, mon regard prend tout de même le risque de s'accrocher un bref instant au sien. Rien que pour m'en souvenir, ou du moins j'essaie de m'en persuader. Jamais je ne l'ai oublié après tout. « Il faut croire, oui. » Son sourire me déstabilise pas mal, s'en est effrayant tout en étant enivrant. Un échange de regard me fait tourner la tête. Il m'est juste impossible de le soutenir sans me sentir coupable vis-à-vis de Néo. Comme c'est impressionnant de voir qu'il m'est si facile de me perdre entre Néo et son père, alors que l'inverse vaut tout autant si ce n'est bien plus encore. « Alors… Qu’est ce que tu deviens? » J'en pince les lèvres alors que je me force à le regarder à nouveau. Qu'est-ce que je deviens ? Pas grand chose de transcendant, je crois. Une pensée qui me fait doucement et subtilement baisser la tête. Après une gifle mentale lancée, je tente de reprendre le contrôle sur moi-même. Mais, je sais surtout que c'est le moment ou jamais. Celui que j'attends depuis tant de temps, mais que je redoute aussi. Enormément. Parce que je sais qu'il va m'en vouloir de ne rien lui avoir dit. De lui avoir caché l'existence de son fils. Ce qui serait légitime.. Sortant mon lecteur de ce brassard de course, je l'éteins pour le glisser à l'intérieur. Et oui, je suis bien élevée tout de même. « Enfin, sans vouloir être indiscret… » qu'il ajoute alors que je me contente de doucement hausser les épaules avant de profiter de cette fin de séance pour prétexter devoir remettre mes cheveux en place. Simple geste pour me laisser un peu de temps. Même si je ne vais pas en avoir assez .. Et je me mets à changer d'appuis sur mon autre jambe. Et oui, ce ne sait absolument pas comment aborder les choses. Mais, si une chose est sûre, c'est bien que je ne veux pas l'informer de l'existence de Néo en pleine rue. « Oh, heu.. Pas grand chose de bien fou. J'ai juste beaucoup de boulot et.. Et toi ? » Soupirant en silence, mes yeux le fuient d'un coup. Un peu comme s'ils se brûlent à sa simple vision. J'en suis à gagner encore quelques brèves secondes en remettant la bretelle de mon haut déjà pourtant bien placée. Me raclant la gorge, je me décide à relever mon regard vers lui. « Dis.. Est-ce que t'as, genre, cinq minutes ? » Sous-entendu : il faut qu'on parle. Plus que sérieusement, d'ailleurs. J'en ai mal au ventre de vivre ce moment tant redouté.. « J't'offre ton café. » Des mots balancés ainsi qui n'attendent aucune réponse puisque je ne tarde pas à ouvrir la porte de ce lieu qu'il venait pourtant de quitter juste peu de temps avant. Cela est si étrange de revenir ici, avec lui, sans pour autant que cela soit comme avant. Je ne lui laisse même pas le temps de s'occuper de la commande ni même du règlement. Mon billet est bien trop rapidement sorti de ma petite pochette pour le prendre de vitesse, surtout que je le connais. Il va râler et me dire que je n'ai pas à lui payer ce café. Une pensée qui m'arrache un léger sourire, plein de nostalgie, alors qu'on part vers une table pour s'y poser un peu. Là, au moins, on sera nettement plus tranquilles, surtout à une telle heure où les lieux sont bien désertés. Me mordillant la lèvre, les yeux posés sur mon café caramel plus que fumant, je ne tarde pas à deviner la raison de son retour dans la ville. Et oui. J'ai reçu un message de sa mère pour me faire part de cette terrible nouvelle concernant la perte de son père. Trouvant difficilement les mots, je finis par lui dire « Même si j't'ai pas amené ici pour parler de .. ça, et bien... Je suis désolée, Archie. » Ce ne serait pas humain de ma part de ne rien dire au sujet de son père, alors même que je m'entendais vraiment plus que bien avec lui. Et surtout : pas en repensant à la semaine précédente, où je l'ai croisé en faisant mes courses.. avec Néo. Et qu'il a bien trop rapidement deviné et compris ce que je m'efforce pourtant de cacher à bien des personnes. Peu de notre entourage commun est au courant de l'existence de Néo. Mes yeux ont du mal à rester planter dans les siens, pour tout un tas de raisons différentes et que j'ai évoqué juste avant. Le reflet de Néo, mon propre échec en tant que mère.. Pinçant les lèvres, ma tête se baisse un peu alors que je cherche mon téléphone, toujours dans cette même pochette avant d'allumer l'écran et de le faire glisser sur la table pour qu'il puisse voir mon fond d'écran et ce regard qui est le sien. A un détail près : ce n'est pas lui sur la photo, souriant de ses belles petites dents. Mais, c'est bel et bien son fils. Notre fils. J'en ai les larmes aux yeux, alors que les mots se nouent dans ma gorge et que je suis incapable de prononcer le moindre mot de plus. Me contentant simplement de faire barrage à ces larmes qui menacent de couler. Ce ne sera qu'une fois de plus durant ces dernières années après tout..
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Archie Solomos
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Mar 16 Mai - 20:04 - #

It’s so hard to see you again
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Archie ne pensait pas qu’il en arriverait là un jour. Après tout, il y a à peine quelques années en arrière, sa vie était déjà toute tracée. Il avait réussit à décrocher la place qu’il voulait en fac, il s’était fiancé, il vivait même avec la femme qu’il aimait. Tout semblait couler comme il le fallait, dans la bonne direction, sans un seul petit obstacle à l’horizon. Il avait fallut une seule chose pour que tout change: le divorce des parents d’Eileen. C’était ça qui avait déclenché toute la chute, en quelques sortes. C’était ça qui avait éloigné la rousse de lui, petit à petit, et qui l’avait fait perdre espoir. Peut être qu’il aurait dû lui laisser un peu plus de temps, c’est vrai. Et aujourd’hui, il le regrettait, de ne pas l’avoir fait, même s’il ne se doutait pas que ses regrets allaient devenir encore plus grands dans quelques instants. Mais Archie n’avait jamais vraiment été un grand patient, et ça avait finit par lui retomber dessus. Parce que son manque de patience avait finit par le détruire complètement. Et sa lâcheté aussi. Après tout, au lieu de prendre le temps de discuter avec la rousse, de mettre les choses au point entre eux, il s’était tout simplement enfuit. Au lieu de chercher une solution avec elle, pour sauver leur couple. Il s’était exilé à l’autre bout du monde, il s’était laissé pourrir de l’intérieur, sans faire le moindre petit effort, pour remonter la pente, ou encore revenir en arrière, sauter dans un avion pour la retrouver et lui dire à quel point il était désolé. Il n’avait pas trouvé le courage de faire ça, tout simplement parce que dans le fond, il n’avait aucun courage.

Le blond savait qu’en revenant ici, il risquait de la croiser à tout moment, d’apercevoir sa crinière rousse au coin d’une rue, ou même de la trouver, en train de servir le café en dehors des heures de cours, pour se mettre un peu d’argent de côté. Pourtant il était quand même revenu. Il était revenu parce qu’il ne pouvait pas, en plus de tout le mal qu’il avait fait déjà, abandonner sa famille qui était en deuil. Et puis, c’était sa dernière chance pour dire adieu à son père, et aussi lui demander son pardon. Peut être que lui avait souffert de tout ça, c’était certain. Mais il avait aussi répandu un halo de douleur sur sa famille. Encore une erreur supplémentaire de sa part, encore un mauvais pas, fait par lâcheté, et qui avait des conséquences sur les autres, en plus que sur lui. Mais pour l’instant, il essayait tant bien que mal de faire les choses bien. Il aidait sa mère, complètement dévastée, à gérer tout ça. Il passait du temps avec elle, pour lui montrer qu’il était là, si elle en avait besoin. Il prenait sur lui, pour faire comme si tout allait bien. Il évitait par contre sa jumelle, qui elle percevait tout de suite la moindre petite chose venant de lui. Elle était bien la personne qui le connaissait par coeur, et aussi la personne qui le comprenait le mieux, même s’il devait sacrément lui taper sur le système. Est ce que c’était parce qu’ils étaient des jumeaux, ça il n’en savait rien. Peut être bien. Il se rendait bien compte qu’il avait une connexion très peu communes que la plupart des frères et soeurs, avec Cassy. Et il n’allait pas cracher dessus, même si certaines fois, il n’aimerait pas l’avoir, cette connexion, il doit bien l’avouer. Mais à d’autres moments, elle était très utile, parce que la jolie brune trouvait toujours les mots pour le faire entendre raison, du moins, quand il en avait envie et qu’il la laissait parler. Il était clair qu’il serait certainement encore plus bas que terre, si sa soeur n’était pas là. Et il serait peut être même six pieds sous terre, quand on regardait bien. C’était elle, pour l’instant, qui le maintenait en surface, et même si elle n’en avait pas conscience, elle lui avait sauvée la vie, à sa manière.

Autant dire qu’il n’avait même pas l’once du moindre petit espoir de croiser à nouveau Eileen, et que les choses redeviennent comme avant. Il savait de toute manière que c’était chose totalement impossible. Déjà parce qu’il lui avait brisé le coeur, mais aussi parce que Jacob lui avait bien fait comprendre, qu’elle avait finit par tourner la page. Et même si c’était une chose qui le faisait souffrir, il en était heureux, pour elle. Il était heureux qu’elle ne reste pas enchaînée à lui, au souvenir de leur couple, de leur bonheur partagé, comme lui même le faisait. Autant dire qu’il allait recevoir une sacrée surprise quand il apprendrait que tout cela était faux. Mais en même temps, comment aurait-il put s’en douter? Il avait confiance en son meilleur ami, c’était logique, tous les deux se connaissaient depuis qu’ils étaient enfants. Et Archie ignorait complètement que le blond était lui aussi amoureux d’Eileen depuis des années, et qu’il l’avait éloigné intentionnellement pour lui mettre la main dessus. Cette idée là ne lui serait jamais venue en tête. Alors quand il avait finalement finit par croiser la rousse, en reversant la moitié de son café brûlant, il n’avait aucun espoir. Il n’essayait même pas de retirer quoique ce soit de cette conversation, mais à part avoir quelques nouvelles d’elle, pour s’assurer qu’elle allait bien, et que son mec du moment n’était pas un total enfoiré, si elle en avait un. « Oh, heu.. Pas grand chose de bien fou. J'ai juste beaucoup de boulot et.. Et toi ? » Elle avait l’air d’aller bien, même si elle semblait nerveuse, à sauter d’un pied à l’autre, comme ça. Cela n’étonnait pas vraiment Archie, en fait. Revoir son ex, surtout après la façon dont ça s’était finit entre eux, ce n’était jamais quelque chose de bien agréable. Lui même ne se sentait pas tout à fait à l’aise, pour être honnête, et ça se voyait à sa façon frénétique de remettre ses manches en place, alors que l’utilité n’en était pas là. « Rien non plus. Je suis que de passage. » Parce que oui, bien sûr, il allait repartir, du moins, il le pensait. Surtout après avoir vu la rousse. Ça lui faisait beaucoup trop de mal de la revoir, sans pouvoir la toucher, sans pouvoir la prendre dans ses bras, ni lui dire à quel point il l’aimait encore. Ses sentiments pour elle, malgré la distance et les années qui les avaient séparés tous les deux, n’avaient pas faiblis. Et le blond se demandait même s’ils n’étaient pas plus forts encore, maintenant qu’il l’avait à nouveau devant les yeux. Il la trouvait encore plus belle que dans ses souvenirs, peut être pas aussi rayonnante que par le passé, mais elle semblait… Epanouie, d’une certaine manière. Epanouie, mais aussi triste. C’était étrange, oui, mais c’était tout simplement l’impression qu’il en avait, sur l’instant.

Autant le dire, il ne pensait pas s’éterniser, à la base. Surtout qu’il avait toujours sa mère à l’autre bout du fil, vu qu’il n’avait pas pensé à raccrocher. Mais sur le coup, c’est vrai, il l’avait un peu oublié. Au point de remettre son téléphone dans sa poche, pour éviter des dégâts supplémentaires. Après tout, il venait tout saute de l’acheter ce téléphone, il n’avait pas vraiment envie de s’en repayer un autre déjà. « Dis.. Est-ce que t'as, genre, cinq minutes ? » Sur le coup, il avait bien crut avoir mal entendu. Mais vraiment. Il s’attendait plus à se faire incendié qu’autre chose, et peut être qu’au final, elle en avait l’intention. Même si en général, elle était plutôt d’humeur calme, mais cinq ans s’étaient écoulés, tout de même. En cinq ans, on change. Même Archie n’était plus le même. « J't'offre ton café. » Il se doutait, intérieurement, qu’elle voulait parler. Et en vérité, ça lui foutait la trouille. Il entendait presque déjà tous les reproches qu’elle avait à lui faire, la douleur qu’elle avait ressentit quand il l’avait abandonné. Et il n’était pas prêt à entendre ça, même après tout ce temps. Pourtant, il savait aussi que c’était là bien la seule occasion qu’ils avaient, de mettre les cartes sur la table. Et il savait que s’il faisait demi tour, s’il s’enfuyait à nouveau, il allait finir par le regretter, comme tout le reste. « Si tu veux oui, j’ai le temps. » Après tout, il était en quelques sortes en vacances, même si c’était des vacances forcés. Il avait tout son temps, et de son avis, sa mère n’allait pas l’attendre avant un bon moment, si elle savait qu’il était avec Eileen. Il espérait juste qu’elle serait déjà partie au spa avec Cassy, parce qu’il n’avait pas vraiment envie de se faire interroger à peine rentrer à la maison. Surtout qu’il lui faudrait un certain temps pour digérer tout ce qu’il allait entendre.

Il suivit alors la rousse à l’intérieur du café, son regard se posant presque par automatisme sur sa nuque dégagée, sur ses cheveux roux retenus par une queue de cheval. C’était comme s’il la redécouvrait pour la première fois, et il ne pouvait pas s’en empêcher, de la regarder. Il profita d’être à l’intérieur pour jeter son gobelet qui était maintenant totalement vide, et Eileen en profita pour passer leur commande. Il n’eut pas le temps de sortir son porte-feuille que la petite maligne qu’elle était avait déjà tout payée. Lui lançant un regard plein de reproche, parce qu’elle savait qu’il détestait ça, le blond prit tout de même le temps de sortir son argent. Il laissa un pourboire au comptoir, et glissa un autre billet dans la poche de la rousse, sans lui demander son avis. La toucher à nouveau, même par l’intermédiaire d’un tissu, avait déclenché une décharge électrique qui s’était répandue dans tout son corps. Cette sensation, il la connaissait, mais il avait l’impression de la ressentir pour la première fois. Il la suivit alors à nouveau, pour s’installer à une table. Leur table. Celle qu’ils avaient occupés, pratiquement tous les jours après les cours pour faire une partie de leurs devoirs. Archie était même certain que s’il regardait en dessous, il allait encore y trouver ce petit coeur, qu’ils avaient gravés ensemble, quand ils étaient au lycée. Mais franchement, là de suite, il préférait ne pas y penser. « Même si j't'ai pas amené ici pour parler de .. ça, et bien... Je suis désolée, Archie. » Ça non plus d’ailleurs, il préférait ne pas y penser. Il baissa le regard sur son café fumant, essayant de se concentrer sur cette odeur familière plutôt que sur ce que la rousse venait de lui dire. Il ne lui répondit pas tout de suite, se contentant de fourré quatre sucres dans son café, et de chercher du miel sur la table. Bien sûr, il n’y en avait pas, tout simplement parce qu’il avait oublié d’en demander. Sentant les larmes lui monter, son visage se referma. Il évitait son regard, parce qu’il ne voulait pas qu’elle le voit souffrir. Il ne voulait pas qu’elle s’inquiète, parce qu’il savait que même si  maintenant elle le détestait, elle l’avait aimée, à une époque. Et Eileen était telle qu’elle éprouvait toujours de la sympathie, même envers les gens qui l’avaient fais souffrir. « C’est gentil mais ça va. » Oui il mentait, et alors? Elle n’était pas obligée de savoir qu’il souffrait autant. Elle n’était pas non plus obligée de connaître tous ses regrets. Il ne voulait tout simplement pas qu’elle ait pitié de lui, parce que c’était certainement la pire des choses qui pouvait arriver.

C’est alors que la rousse lui tend son téléphone. Fronçant les sourcils, Archie releva enfin le regard vers elle, lui transmettant cette petite incompréhension. Il baissa alors les yeux sur l’écran, et y découvrit un petit garçon. Un petit blond, absolument adorable, mais qu’il ne connaissait pas. « Qui est-ce? » Il avait l’impression de voir une photo de lui quand il était gosse, et il se demandait si ce n’était pas la façon qu’Eileen avait trouvée pour lui dire qu’elle l’aimait encore. Mais comment aurait-elle put savoir qu’elle allait le croiser aujourd’hui? Non, c’était complètement dingue. Il prit alors le téléphone dans ses mains, rapprochant la photo de son visage pour la voir plus en détails. Non, ce n’était pas lui. Le sourire n’était pas le même. On aurait dit celui d’Eileen. Mais pourtant, la ressemblance était frappante. C’était alors que le lien se fit dans sa tête. Est ce que… Non, ce n’était pas possible. Ses yeux se dirigèrent à nouveau vers le visage de la rousse, vers ses yeux. La surprise se peignait sur son visage. Le choc même, en fait. Ça ne pouvait pas être ça, c’était juste complètement dingue. Et pourtant, il avait la preuve sous les yeux. Il ne pouvait pas ne pas voir ses traits sur le visage de ce petit garçon, ne pas reconnaitre le sourire de la rousse. Il faudrait sacrément être aveugle pour ne pas voir ça. Il se sentait pâlir. Ses yeux s’étaient fermés, l’espace de quelques instants. Et son coeur s’était brisé à nouveau. Il avait vraiment tout gâché.
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Jeu 22 Juin - 1:42 - #

It's so hard to see you again..
“It’s never a good time for some news, but it’s always the right time for the truth. The longer a lie is held, the more difficult it becomes to reveal the truth. If it’s held a long time, two truths must be told; the original lie, and the reason it was held and covered so many times for so long. One becomes a thousand, and one is easier to forgive, and maintain trust, than many. Revealing is painful, but sooner is always easier, less painful, and better than later.”

Même si l'idée que Néo risquait de grandir plusieurs années sans son père à ses côtés a toujours été présente dans ma p'tite tête de rousse, j'ai toujours eu cet espoir presque fou que j'allais simplement réussir à lui suffire. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je n'ai même pas cherché à me remettre avec quelqu'un. L'absence d'Archie avec cette fin de ce qu'on a été m'est constamment rappelé. Chaque jour, presque même à chaque instant. Dès que mon regard se pose sur Néo ou sur cette bague que j'ai toujours gardé. Et oui. Elle est toujours à mon doigt. Preuve en est, une de plus, que je n'ai pas réussi à tourner la page. Tout était trop intense, trop vrai et trop parfait entre nous. On avait des plans plein la tête, sur notre futur, notre vie toute entière et même notre maison. Aussi jeunes qu'on l'était, à deux, on avait une maturité étourdissante et on avait, surtout, la chance de vouloir la même chose. Si notre fils s'appelle ainsi, c'est parce que c'était le prénom, pour notre premier fils, qu'il appréciait le plus. Il l'avait suggéré très rapidement lorsqu'on s'égarait quelques années plus tard. La seule divergence qu'on rencontrait, c'était juste que lui voulait avoir une petite fille en premier. Une qui me ressemblerait. Et moi, je voulais un petit garçon. Un qui lui ressemblerait. Se doutant très certainement de la malheureuse suite de notre histoire, il semblerait qu'on m'ait entendu. Que mon premier -et, je le sais, unique- enfant est un petit bout d'homme. Et plus encore, le reflet de son père. J'avais déjà vu quelques photos d'Archie lorsqu'il était gamin, il ne peut clairement pas le renier si, un jour, il allait finir par le croiser. En me levant ce matin, je suis donc à des années lumières d'imaginer revoir le père de mon fils et plus encore, tout ce qui va suivre. Bien entendu, je parle d'Archie à Néo, de temps en temps. Il l'a déjà vu en photos. Il sait son prénom, il sait aussi qu'il n'est plus dans cette ville. Qu'il est parti très loin. Mais, je me suis contentée de lui dire qu'il est partie pour ses études. Ce qui n'est pas un mensonge, bien entendu. Mais, qui n'est clairement pas complet. Combien de fois je me suis d'ailleurs demandé si on ne devrait pas fuir cette ville, pour éviter de croiser certaines personnes qui connaissent son père et comprendraient directement cette situation. Sauf que je ne peux pas. Cette maison était une opportunité de folie. Jamais je n'aurai pu nous trouver un tel nid ailleurs et surtout, je ne pouvais pas m'imaginer nous éloigner de la seule main qui nous était toujours tendue. Celle de Jacob, bien entendu. Ce n'est pas tous les jours très facile d'élever, seule, un p'tit aussi adorable soit-il. Mais, je ne peux même pas compter sur mes parents pour le prendre de temps en temps. Donc oui, clairement, l'aide qu'il m'offre, tout comme celle d'Angela et de ma voisine, m'est plus que précieuse. Je ne m'en sortirai pas, si je ne prenais pas le temps de souffler par moment. Entre les courses à faire, m'occuper de Néo et de la maison, sans oublier mon boulot qui, mine de rien, me demande pas mal de temps et d'énergie.. J'aurai craqué il y a bien longtemps déjà si je n'avais pas la possibilité de juste me poser un peu et relâcher toute cette pression autour de moi. Une chance que Néo soit un gamin plus qu'adorable. Jamais il ne profite d'un instant de faiblesse que je n'arrive pas à cacher. Bien au contraire. Malgré ses quelques jeunes années, il est réellement prévenant envers moi. Il aime prendre quelques initiatives tout seul pour m'aider, même si je garde toujours en tête qu'il est encore un petit garçon. Et même si je me plie en quatre pour lui, il n'est de loin pas un petit roi, bien au contraire. Il n'est pas capricieux, mais vraiment pas. J'ai vraiment l'intime conviction que malgré son jeune âge, il voit à quel point je fais au mieux pour lui. Ou que je pense faire au mieux. Il n'y a que lorsqu'il est malade qu'il est un peu plus grognon, mais c'est normal, ça. Et dans ces périodes-là, il est un vrai pot de colle. Lui qui joue de manière assez autonome, surtout lorsque je bosse, devient une vraie glue et il ne veut jamais quitter mes bras. Dans ces moments, ça rend ma propre indépendance plus compliquée. Lorsqu'il n'est vraiment pas bien, j'ai du mal à le confier à quelqu'un d'autre. Oui, je suis un peu une mère poule. J'en ai conscience. Mais, je n'y peux rien. C'est comme ça.

En comprenant tout ce joyeux bordel, il est plus que facile d'imaginer cette folle surprise qui jaillit sur mon visage alors que je croise à nouveau son regard. Pour la première fois depuis tout ce temps. Et sans y être préparée.. Alors, oui. Je sais que son père est décédé. Il était d'ailleurs le seul à connaitre l'existence de Néo puisqu'on l'avait croisé, il y a deux petites semaines de ça. En voyant cette petite bouille blonde m'accompagner, il a très vite compris. Il a su qui il était, directement. Au moins, j'essaie de relativiser en me disant qu'il est parti en ayant fait la connaissance de son petit-fils. Et Néo a juste adoré passé ces quelques heures avec lui, au parc. Les voir jouer, alors que je tentais de continuer à avancer sur une commande, assise sur l'un des nombreux bancs, m'a tout simplement déchiré le cœur. Et c'est encore pire aujourd'hui, alors que je me dis que mon fils n'a vu son grand-père qu'une fois.. Dire qu'il aurait du passer à la maison, le week-end prochain, pour boire un verre et voir comment j'allais pouvoir apporter cette nouvelle. Vu la complexité de la situation, il m'a promis de garder toute cette histoire pour lui, en attendant de trouver une façon de débloquer ce merdier sans nom. On a même un peu parler, alors que Néo jouait avec un p'tit gars de son âge à deux pas de nous, dans le bac à sable. Et il a vu que cette faille en moi était loin d'être refermée. Que cette séparation avec Archie m'avait juste détruite, mais que je tenais bon surtout pour Néo. Les années ne m'ont pas aidé. Alors être ainsi confrontée à ce fantôme du passé : c'est complètement déstabilisant, encore plus lorsque je sens mon corps me pousser vers lui, un peu comme s'il m'attirait tel un aimant. Ce frisson qui dévale mon dos ne m'aide pas non plus. Rien ne m'aide sur ce coup-là. Et je n'ai même pas Néo pour me raccrocher à une vérité qui fait bien trop mal. La nervosité est quelque chose que j'ai bien souvent du mal à contenir tellement elle me ronge de l'intérieur. Autant dire que face à ce blond, en cet instant, elle est à son apogée. J'aurai du me douter qu'il allait revenir pour l'enterrement de son père. Mais, je ne me doutais pas que la ville allait être si petite pour nous envoyer l'un contre l'autre, là, maintenant, aujourd'hui. « Rien non plus. Je suis que de passage. » Sous-entendu, dans la ville. Forcément, il doit avoir des obligations dans sa nouvelle ville. Mais, quand même. J'ai du mal à me dire qu'à peine recroisé, il va repartir. Impossible d'empêcher mon regard de le sonder. De voir ce qui a bien pu changer chez lui, comme pour m'assurer que je ne parle plus à la même personne. Ou plutôt le contraire. Juste constater qu'il est fidèle à lui-même. Me répétant sa réponse, je finis tout de même par détourner le regard. Après tout, la dernière fois que je l'ai vu, je savais qu'il allait partir pour ses études, mais pas qu'il n'allait plus revenir et qu'il allait décider de mettre fin à notre histoire. Ces mots, dans ce mail qu'il m'a envoyé, sont toujours encore douloureux. Et malgré le temps qui a pu passer, je les connais encore bien trop par coeur pour pouvoir le regarder droit dans les yeux et le confronter à ce sujet. Pas comme ça. Pas à froid, surtout pas. Ne sachant pas vraiment quoi ajouter à cela, je me contente de pincer les lèvres non sans me prendre d'admiration pour mes baskets de course.

Finalement, je me donne presque un coup de pied mental pour pouvoir tâter le terrain et juste prendre le temps de passer encore un petit moment avec lui. Oui, je sais : c'est débile. Je ne devrais pas. Il faudrait plutôt que je reprenne ma course pour rapidement me noyer sous une douche gelée, histoire de reprendre mes esprits. Et peut-être me réveiller de ce rêve plus qu'étrange. En lui lançant cette sorte d'invitation à boire un café, je ne sais même pas ce que j'espère le plus. Qu'il me remballe ou qu'il accepte. Les deux possibilités me parlent, malheureusement. Pas une plus que l'autre. « Si tu veux oui, j’ai le temps. » Une réponse qui me surprend. Même si j'en rêvais à moitié. Mais, j'ai du mal à décocher un sourire, comme avant, lorsqu'on se donnait rendez-vous dans ce fameux café. De tous les endroits des alentours, il fallait que ce soit celui où on avait nos petites habitudes qui soit près de nous. Pas le choix. Je me vois mal traverser toute la ville pour rejoindre un lieu un peu plus neutre et moins marqué par des souvenirs d'une époque révolue. Il m'a à peine répondu que déjà, je ne tarde pas plus longtemps à pousser cette porte familière. Nous revoir ensemble, après tout ce temps, doit forcément laisser un bon nombre d'interrogations chez la maîtresse des lieux. Je me contente de passer la commande, non sans me dépêcher de sortir de quoi payer. J'ai bien dit que j'allais lui offrir son café. Donc, il n'y a même pas à négocier de toute façon. Et pourtant, je suis très loin d'imaginer qu'un billet m'attend dans ma poche.. On ne tarde pas à s'installer. A cette fichue table qui me colle du rose aux joues. Magnifique. Finalement, ce n'est peut-être pas plus mal qu'il quitte à nouveau le pays une fois l'enterrement de son père passé. Ce qu'il se passe est bien trop bizarre après tout. Et, forcément, j'en suis à m'excuser. Pour quoi, au juste ? Je n'en ai pas idée. Sans doute d'avoir gardé pour moi, aussi longtemps, sa paternité secrète. Et pour ce deuil qu'il doit à présent faire. « C’est gentil mais ça va. » L'un de mes sourcils se dresse suite à sa réponse. Il oublie que je le connais par cœur ? Même si je ne l'ai pas vu depuis presque une éternité ? Sérieusement ? Ces mots sonnent faux. Tout comme ce regard qui se détourne du mieux. Je le connais. Ce n'est certainement plus mon rôle de m'en inquiéter. Et c'est à mon tour de détourner mon regard, ma lèvre se retrouvant emprisonnée par mes p'tites dents. Une petite once de jalousie, à l'idée qu'une nana ait pu prendre cette place qui était la mienne, près de lui ? Sans aucun doute. Finalement, dans un haussement d'épaules, je lui dis, simplement. « Tu mens toujours aussi mal.. » que je me force à accompagner d'un léger sourire. Crispé, ce sourire. Mais, sourire quand même. Je plonge directement mon regard vers ma boisson encore fumante, me demandant si j'ai bien fait de laisser ces quelques mots m'échapper. Je me trahie toute seule, à lui prouver que je le connais toujours. Ou que je pense toujours le connaitre. Puis, en même temps, il me faut trouver un peu de courage pour amorcer ce que je m'apprête à faire. Et qui, forcément, va avoir l'effet d'une gifle chez le blond..

C'est maintenant ou jamais. Même si j'avais répété ce scénario un nombre incalculable de fois dans ma p'tite tête de rousse, je ne sais pas comment m'y prendre pour que ça passe le plus en douceur possible. Et c'est donc pour ça que j'opte pour la photo sur le téléphone. Je détourne le regard, en captant cette sorte d'interrogation non formulée qu'il me lance. Se comprendre d'un seul coup d’œil n'est pas toujours un cadeau. Mais, je ne peux juste rien dire. Aucun mot n'arrive à passer la barrière de mes lèvres. « Qui est-ce? » S'il savait.. J'opte ainsi pour le silence, le laissant comprendre de lui-même. Cette photo est criante, et il est loin d'être con après tout. Je m'autorise un regard vers lui lorsqu'il rapproche mon téléphone de son visage, le souffle coupé. Là, vraiment, je n'ai aucune certitude sur la façon avec laquelle il va accueillir cette nouvelle. Et ça m'angoisse. Ca me tord le ventre dans tous les sens. Et je me sens affreusement mal. Pire encore lorsque son regard croise le mien, alors qu'il semble avoir compris. Tout compris.. Alors qu'il perd quelques couleurs et que ses yeux se ferment, je me demande si j'ai bien fait. Me mordant la lèvre, l'une de mes mains se porte d'instinct au dessus du poignet du blond, reposant alors sur la table. Avant de faire demi-tour, pour se poser à plat sur cette table. Je ne peux pas me permettre le moindre geste envers lui, même si j'en meurs d'envie. Finalement, d'une petite voix, vraiment loin d'être pleine d'assurance, je lui réponds. « C'est Néo.. Je voulais t'écrire depuis tout ce temps. Mais, j'ai jamais réussis à t'envoyer ce mail que j'ai réécris une bonne centaine de fois. » A mesure que je parle, j'essaie de ne pas me laisser emporter par toutes ces émotions enfouies en moi. Même si ma voix s'en charge tout comme mes yeux qui deviennent de plus en plus brillants. « J'l'ai su seulement alors que t'étais déjà parti et que tout était fini.. » Là, par contre, c'est foutu. Une première larme dévale ma joue sans s'arrêter. Rapidement suivie d'une autre. « J'pouvais pas. J'arrivais pas.. Je.. J'voulais pas que tu reviennes juste pour.. ça. » Après tout, il avait été plus que clair dans son dernier mail.. Cela aurait été tellement égoïste de ma part de le faire revenir vers moi juste parce que j'étais enceinte. Une grossesse que je n'ai même pas vu venir puisque j'étais dans un parfait déni pendant les premiers mois. Passant une main sur mon visage, j'en profite pour prendre un peu de recul en regardant par la fenêtre, sans vraiment y regarder, en fait.
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Archie Solomos
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Re: It's so hard to see you again ❄︎ Arleen
Jeu 29 Juin - 14:12 - #

It’s so hard to see you again
Arleen
What we find in a soulmate is not something wild to game but something wild to run with.

Archie se demandait toujours ce qu’aurait pu devenir sa vie s’il n’avait pas pris cette décision horrible de partir, et surtout, de quitter Eileen. Il l’avait su, dès l’instant où il avait envoyé ce mail, que c’était une erreur. Pourtant, il n’avait pas eu le courage de revenir en arrière. Il n’avait pas trouvé la force de ravaler sa fierté et d’envoyer un nouveau mail pour s’excuser, voir sauter dans un avion pour la supplier à genoux de le pardonner. Et sa fierté là, il avait bien envie de la prendre et d’en faire de la bouillie avant de l’envoyer directement dans le Tartare. Enfin, c’était trop tard maintenant. Il avait fait le con, il ne pouvait rien y changer. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était vivre avec. Et c’était loin d’être facile tous les jours. En fait, ça ne l’était jamais. Il souffrait constamment, à chaque seconde, de ne pas l’avoir à ses côtés. C’était pour cette raison qu’il s’était mis à boire et à se droguer. Parce qu’il n’y avait que ces deux choses qui l’apaisaient, qui atténuaient sa douleur, l’espace de quelques heures. C’était pour ça aussi qu’il s’était mis à coucher à droite à gauche, avec toutes les filles qui lui passaient sous la main. Dans l’espoir d’avoir un déclic. De rencontrer la fille qui lui ferait oublier Eileen et qui lui permettrait d’aller de l’avant. Mais ça n’était jamais arrivé. Et pourtant, il en avait croisé des filles, énormément. Mais aucune n’arrivait à sa hauteur, il n’y avait rien à faire. Aucune n’arrivait à la surpasser, et encore moins à l’effacer de sa tête. Tout ce que ces filles lui apportaient, c’était du plaisir. Et encore, il n’était même pas aussi intense qu’il avait pu l’être avec la rousse. Avec les autres filles, Archie avait l’impression d’être un animal qui tentait de se reproduire parce que c’était dans son instinct, et rien de plus. Autant dire que son estime en prenait encore une fois un coup. Il était tombé très bas, il en avait bien conscience. Mais il ne trouvait pas la force de remonter, parce que la seule qui avait toujours été là pour lui, et qui était son roc, c’était elle. Il dépendait d’elle à tel point que quand il n’était pas là, il se laissait se détruire sans même se battre. Du moins pas complètement. S’il était encore là aujourd’hui, c’était seulement pour sa mère et sa sœur. Pour sa famille. Sinon il se serait certainement déjà laissé crever dans une ruelle comme le pauvre alcoolique qu’il était. Et il y avait même déjà pensé en fait, mais même pour ça, pour se laisser mourir, il n’en trouvait pas la force.

Alors non, ce jour-là, il n’était pas prêt à la revoir. Pas du tout même. Et il n’aurait certainement jamais été prêt, quand on regarde bien. Pourtant il lui était tombé dessus, presque littéralement, et la vue de son visage, si familier, lui avait totalement coupé le souffle. La revoir, c’était comme recevoir un coup de poing dans le bide. Il voyait tout ce qu’il avait perdu dans son regard. Leur avenir en commun, tout ce qu’ils avaient prévus de faire. Leur mariage, leurs enfants. La petite fille qu’il avait toujours voulut avoir et qu’il n’aurait jamais à cause de sa connerie. La douleur avait été tellement intense qu’il avait eu envie de pleurer. Et s’ils ne s’étaient pas retrouvés en pleine rue, entourés de tout ce monde, il l’aurait certainement fait. Il avait déjà envie de s’enfuir en courant pour craquer. Mais il en avait un peu marre d’être lâche. Alors il était resté. Il avait accepté de partager ce café avec elle. Ce serait l’occasion de discuter, parce que mine de rien, ils avaient des tas de choses à se dire. Archie avait des tas de choses à lui dire. A commencer par des excuses, pour l’avoir abandonné ainsi. Et ses regrets qui le hantaient, et qu’il avait besoin de confier à quelqu’un. Mais il ne savait pas tellement comment aborder le sujet. C’est bien pour cette raison qu’il l’avait laissé parler. Et bien sûr, le sujet de son père était venu sur le tapis. Archie avait détourné son regard. Il n’aimait pas parler de ça. C’était beaucoup trop tôt, surtout qu’il n’était même pas encore enterré. Le blond n’arrivait pas à réaliser qu’il n’était plus là. Et depuis qu’il était arrivé, il avait l’impression de voir son père à tous les coins de rues. Il s’attendait à tout instant à le voir franchir le seuil quand il était à la maison. Mais il savait que ça n’arriverait pas. Pourtant, il avait tellement de choses à lui dire. A lui aussi, il lui devait des excuses. Des excuses qu’il ne pourrait plus jamais faire maintenant, parce qu’il était trop tard. Une douleur supplémentaire à rajouter à son tableau. Un regret en plus. Alors oui, il avait menti à Eileen, lui disant qu’il allait bien, pour ne pas qu’elle s’inquiète. Mais ce n’était pas le cas. Ce décès le secouait énormément. Archie avait toujours admiré son père, et le perdre, c’était comme perdre une partie de lui. Il avait perdu son modèle, l’homme qu’il voulait devenir. Et il s’en sentait complètement perdu parce que maintenant il ne savait plus quel chemin il devait prendre. Déjà qu’il était paumé depuis quatre ans, mais là… C’était encore pire. « Tu mens toujours aussi mal.. » Bien sûr, Eileen n’était pas dupe. Elle le connaissait, mieux que personne. Elle savait à quel point il admirait son père. Et elle arrivait toujours à voir quand il mentait. A croire qu’elle lisait dans ses pensées. « Et toi tu me connais toujours aussi bien. » Il ne pouvait pas le nier. Même s’il n’était plus que l’ombre de lui-même, il était toujours lui. Le fond de sa personne n’avait pas changé et ne changerait certainement jamais. Il restait, d’une certaine manière, fidèle à lui-même.

Mais même en le connaissant bien, c’était compliqué de s’imaginer comment il pouvait réagir en apprenant qu’il avait un fils. Lui-même l’ignorait d’ailleurs. Ce n’était pas le genre de nouvelles qu’on apprenait tous les quatre matins en même temps, loin de là même. Et Archie ne s’attendait pas du tout à ça. Il n’avait en aucun cas imaginer que cette conversation dériverait de cette manière, et pour être honnête, il ne l’avait même pas désiré. Et il le désirait encore moins avec le sentiment qui prenait de plus en plus de place en lui. Le regret. Ce regret qui allait finir par l’achever, l’entraîner plus bas que terre. Forcément, il n’avait pas sauté de joie en apprenant qu’il avait un fils. Il était fier, là n’était pas la question. L’émotion était là. Mais la douleur des années passées loin d’Eileen et de son petit garçon était plus forte que tout. Alors oui, il avait fermé les yeux en sentant les larmes monter. Oui, la douleur se peignait sur ses traits. Mais il ne pouvait pas faire comme si de rien était. Surtout pas devant elle. La mère de son enfant. « C'est Néo.. Je voulais t'écrire depuis tout ce temps. Mais, j'ai jamais réussis à t'envoyer ce mail que j'ai réécris une bonne centaine de fois. » Néo. Ce prénom qu’il avait donné à Eileen, quelques années plus tôt, en lui disant qu’il aimerait que leur fils le porte. C’était ce prénom là qu’elle lui avait donné. Son regard s’était ouvert à nouveau pour croiser le sien. Il pouvait voir la même émotion se refléter dans les pupilles de la rousse. La même peine. « J'l'ai su seulement alors que t'étais déjà parti et que tout était fini.. » Bien sûr, il s’en était douté. C’était de sa faute. Encore une fois, il avait tout gâché. Il sentait les larmes monter chez lui aussi. Il sentait qu’il était sur le point de craquer. Parce que là il n’en pouvait clairement plus. Il gardait cette douleur au fond de lui depuis trop longtemps, et cette déclaration n’aidait pas. « J'pouvais pas. J'arrivais pas.. Je.. J'voulais pas que tu reviennes juste pour.. ça. » Il n’en croyait pas ses oreilles. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là au juste ? Qu’i se serait senti coincé ? Qu’il lui en aurait voulu, d’être tombée enceinte ? Autant dire que là, elle était carrément à côté de la plaque. En fait, c’était impossible de l’être plus que ça. « Tu penses vraiment que j’ai tourné la page ? » Sa voix était tremblante. Il n’était jamais apparu aussi vulnérable devant Eileen. Devant n’importe qui, en fait. C’était la première fois qu’il laissait transparaître la totalité de sa souffrance. La première fois qu’il laissait quelques larmes franchir la barrière de ses yeux. Il était pas bien, c’était clair, et il avait surtout besoin de prendre l’air. « C’est pas le cas. » Sans attendre une seconde de plus, il s’était levé. Il avait quitté le café, avançant de quelques pas dans la rue pour se retrouver dans un coin calme. Appuyé contre le mur, il avait pris son visage entre ses mains. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire, hein ? Dans quel merde il s’était encore fourré ? A croire qu’il était né pour faire des bourdes, et que plus il avançait dans la vie, plus il faisait les choses mal. Il aurait pu avoir tout ce dont il rêvait. Une famille. Eileen. Un fils. Et il avait tout gâché tout ça parce qu’il avait eu peur. Peur de l’affronter et qu’elle le laisse tomber. Sa putain de fierté, il ne l’avait plus.
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