Jessa Ariane Barrow
Je suis un : [X] personnage inventé [ ] scénario
Toi derrière l'écran
Ton pseudo/prénom : betty
Ton âge : 26 ans
Comment t'es arrivé là ? le référencement and such.
Que penses-tu du forum ? tout le monde semble vraiment gentil
Présence : 4/7
Un truc à dire ? Informations :
Nom de famille : Barrow, comme les frères, les soeurs, les parents, les adoptifs. Pas les vrais. Pas mon sang. -
Prénom(s) : Jessa, ça, c'est venu au tout début, c'est tout ce qui me reste d'eux, en fait.
Ariane, français, typique, chantant. On l'utilise peu, on l'oublie souvent, mais il est bien là. Racines. -
Lieu de naissance : l'intense, la colorée, la puissante
Nouvelle-Orléans, Louisiane. -
Nationalité : américaine par son père,
australienne par sa mère, et sûrement quelques surprises à travers. -
Date de naissance : un joli, un poétique mois de mai, le
14 pour être exacte. -
Âge : 21 ans et des poussières. -
Orientation sexuelle : je t'aime, tu m'aimes, n'en faisons pas un cas. -
Statut civil : libre, amoureuse, oiseau sauvage. -
Métier : serveuse dans une boîte de drag queens,
chanteuse blues dans un vieux bar de quartier. -
Groupe : orange. -
Date d'arrivée dans le quartier : avril 2016, un peu pour tout, surtout pour n'importe quoi.
Avatar utilisé : Dasha Sidorchuk, la poupée.
Caractère/Physique :
Douce – Artistique – Charmante – Libre - Allumée
Sauvage – Dissipée – Insécure – Indomptable – Abandonnée
Ivory : peau diaphane, peau de porcelaine. Toute en douceur, toute en prose. Un corps qui s’enfuit, des courbes qui s’oublient, un passé que je n’ai jamais vraiment connu, dont je me souviens à peine, bribes, qui s’étale sur mon épiderme, qui me renvoie des images de corps d’ailleurs, d’avant. Rien qui ne ressemble à la famille qui m’a vue grandir, rien qui ne ressemble à personne. Juste une silhouette fragile, épuisée, effacée qui a appris à s’adapter au mieux pour survivre au pire.
Pearl : deux yeux qui percent, deux prunelles qui scrutent, qui observent, qui comprennent. Je parle peu, j’écoute beaucoup. Je regarde aussi, à travers. C’est ce qu’on apprend, lorsqu’on se retient, de tout, de soi-même. On apprend à observer, à analyser, à dégager le vrai, le pur, des mensonges, du plus profond des iris. Et les miens sont aiguisés, aussi doux peuvent-ils paraître. Doux et vicieux. Doux et cruels. Doux, et vivants.
Jasmine : on reconnait par les sens, l’odorat, développé, puissant souvenir d’avant, mémoire olfactive. Des restes de mes parents, mes gènes, mon enfance, qui me reviennent parfois, la narine vive, alerte. Je me souviens de peu, j’oublie à chaque seconde, mais les épices, les fleurs, le sucre, le vent ne trompent pas. Ils me ramènent tous à avant, m’y accrochent, m’y propulsent.
Eden : et ces gestes, doux lascifs, contrôlés. Ces mouvements qui s’entremêlent, grâce des beaux jours, printemps des autres. J’ai toujours eu la démarche fluide, les hanches cambrées, la volupté à chaque pas. Et contrairement à ce qu’on peut penser, je n’aime pas particulièrement attirer l’attention. Sur moi, sur cette aisance, sur tout le reste. Force est d’admettre que je dois m’y habituer, un brin, juste un peu. Juste assez.
Histoire :
PapaÇa me revient, parfois. Le parfum qui arrosait ses tempes, ses poignets. Le musc, les herbes, le bois. Son rire, ses yeux aussi, bruns, forts, perçants. La Nouvelle-Orléans sur ses épaules, à découvrir les ruelles, à saluer les passants, à manger à pleines mains, le visage barbouillé, maman qui s’insurge dans la pièce d’à-côté. Il est mon souvenir le plus limpide et le plus précieux, le plus disparate, aussi. Il se mélange au visage du voisin, celui à la belle voiture rouge, celui à la musique jazz qui résonne, qui dénote. Il se mélange au visage du professeur aussi, rigide, tactile, exigeant. Ce professeur qui frappe, qui crie, qui tape, qui ose. Qui attire la peur, docile, sage, effarée. Il se mélange au visage du facteur aussi, souriant, poli, posé. Un facteur qui reprend les habitudes, qui siffle, qui chante, qui enchante. Une routine, douce, qui se répète encore et toujours, qui apaise.
Mais il ne se mélange pas à celui final, blanc, humecté, livide. Le visage d’une peur tremblante, d’un impact crasseux, d’une horreur qui a tout terrassé. Un visage qui revient, qui repasse en tremblant, qui imbibe mes neurones le temps de quelques minuscules secondes. Souvenir de Katrina, souvenir d’une collision, implacable, qui a tout emporté. Son visage ne s’y mélange pas, ne s’y retrouve pas. Et pourtant, il s’agit du seul souvenir qu’il me reste de lui, d’eux, du après. Lorsque ma vie prenait la gauche, et que la leur tournait en tremble à droite.
L'autreLes frères, les sœurs, la troupe qui s’active, qui s’érige, qui s’emmêle – et à travers moi, toujours moi. Adoptée, arrachée, déracinée, c’était l’époque du recommencement, du renouveau, de l’essai, de l’erreur. Je tentais de m’adapter comme je pouvais, je tentais de faire de mon mieux, pour eux, pour lui surtout. Mais les étapes s’enfilaient, et je perdais le fil, je perdais les pas, je m’essoufflais, je m’y retrouvais à peine. Jusqu’à ce qu’on me prête une épaule, forte, puissante, solide.
High school sweetheart. Il était beau, il était simple, il était tout. Bonne famille, beau sourire, bonnes notes, belle idéalisation. Il a fait un temps aussi, à adoucir mes maux, à écouter mes sanglots, à comprendre mes peurs, profondes, dures, meurtries. Il a fait de son mieux pour m’aider à avancer, pour m’aider tout court. Il a vraiment tenté, et il a réussi, à sa façon. Sa façon pure, innocente, douce, tangible. J’en garderai toujours un bon souvenir, un souvenir qui passe, qui atténue, qui rayonne. Mais il n’était pas ce dont j’avais besoin. Il était peu, alors que j’avais besoin de trop. J’avais besoin d’ailleurs, de vivre, d’oublier, de crier, un bon coup. De tout laisser sortir.
Long fleuve calme et tranquille. Trop beige, alors que j’aurais voulu du rouge.
MoiLa valise vide, pour le principe, le billet entre les lèvres, les idées qui débordent. J’étais partie un peu pour eux, surtout pour moi. J’avais doucement glissé la clé dans la serrure, regardé par-dessus l’épaule par habitude, au cas où il serait là, tout sourire, prêt à partir à l’aventure avec moi. Le carnet dans mon sac, les gammes qui caressent mes oreilles, la guitare qui prend toute la place. L’avion, l’ailleurs, l’Asie pour commencer. J’étais partie au plus loin que j’avais pu, par besoin d’air, de liberté, de découvertes. De tout effacer, fort, gommer, rayer. 1 an à tout voir, à tout faire, à tout vivre. 1 an à me perdre dans ce qu’on m’offrait, ce qui en résultait, ce qui m’allumait.
Puis l’Australie, rien que pour voir. Peu, coup de cœur assuré, mais l’envie de repartir qui presse, les fourmis dans les jambes qui urgent, la stabilité qui effraie. J’avais prévu un arrêt en Amérique du Sud, aussi. La jungle, le sable, le peu, le vide. J’y ai posé mes valises un temps, bronzage qui s’incruste, langue qui caresse ma gorge.
Nouvelle, renouvelée. Je ne reconnaissais plus la Jessa d’avant, fragile, isolée, docile. Jessa était maintenant forte, puissante, idéaliste. 2 années à se confronter, à se mentir, à s’hurler la vérité, à s’effrayer, à se comprendre.
2 années à se retrouver, ou du moins, à trouver celle que j’aurais voulu être. Celle que j’étais maintenant, trainée par le vent, le fête, la nuit, l’erreur. Celle que j’étais maintenant, par défaut.
LuiLui, c’est un autre souvenir, limpide, liquide, clair, nuancé. Lui, c’est celui qui voulait tout oublier, aussi. Qui ne demandait rien, qui ne voulait pas plus, qui prenait son temps, qui n’empiétait pas sur le mien. C’était juste un
fling, quelques jours, quelques soleils, des vagues à travers. Du rhum, aussi. Beaucoup. Des rires, des histoires entrecoupées, des élans de poésie salés. Quelques notes qui le complètent, qui l’adoucissent, qui l’assaisonnent.
Lui, c’est probablement l’une des seules personnes qui ne m’a rien réclamé en échange. Qui n’a pas voulu me mouler à son gré, à ses envies, à ses demandes. Même sans demander. Une orpheline malléable, qu’on travaille du bout des doigts, poterie de l’âme qui se laisse juger, qui se laisse modeler, qui se laisse aller à la guise.
Mais pas lui. Vent de fraîcheur, pression qui s’égare, regards qui se croisent, qui s’accrochent. Complices. C’était simple, avec lui. C’était épicé, relevé. Mais c’était doux, aussi. Suffisant. C’était rouge, teinté de blanc, comme j’avais toujours voulu.
Et lui, il est disparu. Conte pour enfants qui revient bredouille, qui laisse un goût amer en bouche. Et si. Et si?
ElleLa voisine. Hérissée, puissante, stoïque.
C’est elle qui a tout vu, tout entendu. Ou du moins, les bribes de ce qui a suivi mes premiers pas, ce quartier, mon arrivée, la rencontre.
Il était censé être mon pilier. Vague nostalgie de mon père, ami de longue date, parrain par intérim qui a pris le boulot par obligation. Papier, encre et suppositions en lettres attachées.
Il était censé être ce père de rechange, ce tuteur à distance, jamais vraiment connu, jamais porté attention. Rôle qu’il rejetait du revers de la main en laissant la Nouvelle-Orléans m’adopter de l’autre côté du monde, le résignant à sa propre et seule existence à gérer.
Il était censé n’être personne, juste une autre signature, signataire légal, savamment placé sur mon chemin alors que l’Australie revenait en tête de piste, alors que la généalogie me confirmait que ma mère biologique y était née, y avait vécu. M’y donnait le droit d’y rester.
Et la voisine qui hausse le sourcil alors que sur le pas de la porte je le reconnais. Celui avec qui tout était simple, celui avec qui tout coulait. Celui d’Amérique du Sud, complice des draps, des nuits, des histoires. Celui qui m’ouvrait maintenant sa porte, sa demeure, sa paternité.
Welcome home, honey.