Shane Nicholls
Je suis un : [x] personnage inventé [ ] scénario
Toi derrière l'écran
Ton pseudo/prénom : 2981 12289 0
Ton âge : 23 ans
Comment t'es arrivé là ? Raphael m'a proposé ce forum, j'ai dit oui sans réfléchir très longtemps 8D
Que penses-tu du forum ? Il a l'air vraiment trop cool ♥
Présence : Je me connecterai tous les jours ou quasiment et pour le RP... Je fais de mon mieux !
Un truc à dire ? AIMEZ MOI J'AI BESOIN DE TENDRESSE ** #BRIQUE# Informations :
Nom de famille : Nicholls. Et t'sais, de base y'a pas plus banal comme nom. Mais bizarrement, j'l'ai jamais trop assumé. Ben ouais. S'tu crois que c'est fendard d'être le gosse de deux parents particulièrement chiants, tu t'plantes carrément. Sérieux. J'aurais préféré être le gosse de n'importe qui d'autre. Maintenant, c'est plus grand chose à mes yeux et puis c'est pas comme si j'comptais le perpétuer hein. J'aurais jamais de mioche dans un monde aussi pourri. -
Prénoms : Muriel c'est mon vrai prénom. Celui qu'est marqué en premier sur les papiers. Mais sérieux, tu trouves pas que c'est un peu du foutage de gueule ? A croire que mes parents ont tout anticipé et se sont vengés dès ma naissance en sachant que j'allais leur en faire baver. Pas merci les vieux hein, on aura vu moins chelou et plus viril, quoi. Comment ne pas passer pour un gros bourge coincé en étant affublé d'un nom pareil ? Du coup, comme j'peux pas saquer ce prénom tout pourri, j'me fais appeler
Shane qui est le deuxième marqué sur mes papiers. C'pas trop la classe mais j'ai pas vraiment le choix hein. Puis par rapport à l'autre, ça passe encore. -
Lieu de naissance : J'suis né à
Sydney, et j'attends toujours de voir des kangourous se balader dans les rues Australiennes. Putain d'touristes. -
Nationalité : J'suis purement
Australien, mes deux parents le sont aussi. Et les plus anciens, j'en ai pas la moindre idée. Je crois que j'm'en tape un peu. -
Date de naissance : J'ai vu le jour le
1er septembre 1984. A tous les coups, j'suis le foutu accident. T'sais, le résultat malheureux de la cuite du jour de l'an. Une connerie du genre. Ce jour là, ma daronne aurait probablement mieux fait d'avaler, tiens. -
Âge : Si tu sais bien compter, t'auras capté que j'ai précisément
32 ans. J'arrive pas à m'faire à l'idée, sérieux. J'crois que le compte est resté bloqué à 18 dans ma tête. -
Orientation sexuelle : Est-ce que j'te demande la couleur de ton string à toi ? P'tain. C'est bon, lâche moi la grappe, j'suis normal t'sais. (Bref.
Homosexuel.) -
Statut civil : J'suis
célibataire. J'suis un peu du genre à profiter et à jamais rappeler. Mais crois-moi, c'est mieux pour toi, j'peux t'assurer que t'as pas la moindre envie d'me supporter. -
Métier : Grand glandeur, ça compte ou pas ? En vrai, de base j'avais un taf. Mais j'l'ai perdu. J'ai fait de la merde alors j'me retrouve juste comme un pauvre gland. Il paraît que j'l'ai cherché. -
Groupe : Fais péter le bleu des
Blueberries, ça sera trop sexy sur moi. -
Date d'arrivée dans le quartier : J'ai débarqué là à la
mi-mai 2016 et depuis je squatte la baraque de
Raphael Lightwood pour pas être un gros clochard qui vit dans la rue.
Avatar utilisé : On m'dit que j'ressemble à
Aaron Paul, mais j'sais même pas qui c'est. Tu m'crois ou pas ?
Caractère/Physique :
Le caractère en premier...Il parait que j'suis un
emmerdeur de première. Mais t'sais, moi je dis que si on me faisait pas chier, j'emmerderais personne. ◊ Ouais c'est vrai, c'est presque systématique et ce depuis que je suis tout gamin : je
refuse l'autorité. Si tu me dis de pas faire quelque chose, tu peux être sûr à 95% que je vais le faire. Rien à foutre de ton avis, p'tain. ◊ J'crois que je suis un putain de
malchanceux dans la vie, t'sais. Et puis du coup, j'me dis que mon existence est pourrie et que j'suis bon qu'à faire des foutus
mauvais choix. ◊ Je suis quelqu'un d'
impulsif et
imprévisible. J'passe pas mon temps à réfléchir. Peut-être que je devrais le faire un peu plus. Et puis je crois que celui qui arrivera à totalement me cerner est pas encore né. ◊ On croirait pas mais en vrai j'suis plutôt
sociable. Faut juste savoir faire en sorte de pas me contrarier. En tout cas, je suis
pas timide. Je parle facilement aux gens. Et je leur gratte facilement des trucs aussi. Et puis je rends pas. ◊ Malgré ma sociabilité, je suis quelqu'un de très
seul. Pas solitaire, non. On dira juste que je suis un
incompris - qui comprends pas grand chose non plus - et que je suis donc condamné à faire fuir quiconque s'approche de moi. ◊ Je suis
mal élevé. On me qualifiera facilement de
rustre, de
connard ou encore de
bâtard malhonnête. Mais que veux-tu ? J'y peux rien si j'm'en branle de tes règles sociales et de ton putain de savoir-vivre. Va donc te faire décoincer ailleurs. ◊ Mais en réalité je pense pas être si méchant. Je peux être
patient quand je veux. Même un peu
gentil. Enfin je crois. Je sais pas. ◊ J'suis plutôt
irresponsable. J'sais pas être autrement parce que j'ai pas trop appris. ◊
Je ne suis pas sûr de moi...On passe au physique...Je mesure exactement
173cm pour
72kg. ◊ Peut-être que si je m'étais un peu plus bougé le cul je serais méga bien foutu mais que dalle. J'suis juste...
Plat. Bien
mince. J'ai un putain de
corps de lâche en vrai. Et ça fait un peu chier j'avoue. Mais j'ai pas envie de m'emmerder à faire du sport. Et puis j'grossis pas même quand je bouffe comme un porc. Cherche pas. Ma nervosité constante ronge c'qui se trouve autour de mes os. ◊ Mes cheveux sont
entre le châtain et le blond. Ca dépend d'la lumière. Et puis d'la saison. Faut pas chercher. Mes tifs sont juste chelous. Et ils
partent dans tous les sens. P't'être bien qu'un jour j'vais tout raser. ◊ Aucun doute : mes yeux sont
bleus. Juste... Bleus. Il paraît que c'est beau. Il paraît que j'en ai rien à foutre. ◊ Parfois je porte la
barbe. Parfois je suis
rasé de près. Je profite que ça pousse merveilleusement bien pour varier les styles selon mes envies. ◊ Pour ce qui est des fringues, n'importe qui dira que j'ai
aucun goût. Moi j'dirais juste que le principal c'est que je me balade pas à poil, tu vois ? J'm'en tape un peu de la mode. J'm'en fous d'assortir mon haut avec le bas ou avec les godasses. Sérieusement, quelle importance, hein ? ◊
De toute façon, j'aime pas ma gueule. Aucune raison de chercher l'amélioration.Et pour finir, quelques infos en plus...Déjà, si tu finis les Cheerios, t'as intérêt à en racheter sinon t'es un homme/femme/dinosaure/chien/tabouret/autre (raye les mentions inutiles) mort. ◊ Tel un gros gamin, j'aime particulièrement manger ce qui est sucré. Le salé, je raffole moins. Sauf si c'est des pâtes ou des chips. ◊ Mon taf de rêve ça a toujours été de m'occuper des gamins. Genre prof en maternelle ou un truc comme ça. Je m'en suis jamais senti capable alors j'en ai jamais parlé à qui que ce soit. ◊ J'ai un petit - gros - faible pour l'alcool. Et quand je bois, je fais n'importe quoi. Et puis après j'me souviens pas. Et c'est ça que j'aime là-dedans. L'oubli. ◊ Je me supporte pas. T'imagines le calvaire que c'est pour moi de vivre avec moi-même ? ◊ J'ai aucun projet d'avenir. Un avenir, hein ? Clairement, j'en ai pas. ◊ Je fume. Trop. Beaucoup, beaucoup trop. ◊ J'aime pas devoir me confier. Ou montrer mes sentiments quand ils sont profonds. ◊ J'aime qu'on soit doux et tendre avec moi, mais je le reconnaîtrais jamais. ◊ Probablement que si on me laisse livré à moi-même, je finirais par crever à cause d'une énième connerie que j'aurais fait.
Histoire :
Quand tu regardes mes vieux, tu as du mal à imaginer qu'ils aient pu un jour baiser pour faire un gosse. J'veux dire... C'est des coincés finis. Religieux presque sectaires. A cheval sur la rigueur et l'éducation. C'est vrai ouais, quand on voit ce que j'suis devenu on a du mal à y croire. Mais t'sais, quand on fout trop de limites à un gosse, faut pas s'étonner qu'un jour ou l'autre il finisse par péter un câble. J'veux dire... C'est la suite logique - que dis-je ? Légitime - des choses. Tu t'vois vivre toute ta vie enfermé dans une putain de case dans laquelle tu rentres même pas une fesse ? Non, hein ? Voilà. Eh ! T'sais quoi ? Le pire dans tout ça, c'est que mes vieux se sont touchés au moins deux fois dans leur vie. Et ça j'trouve ça totalement dingue. Parce qu'il se trouve que j'ai un frère. Plus vieux. Plus mieux. Ouais. Ce gars détestable. Ce "Monsieur Parfait". T'sais, c'est un peu le genre de mec qu'a tout compris à la vie sans qu'on ai besoin de lui apprendre. Le type trop doué. Trop rageant. Le gonze qui dégoûte, quoi. Parce qu'il est beau. Parce qu'il est fort. Et puis il est intelligent. Et tout ça il le sait. Et il le montre. Et puis moi à côté, j'ai toujours été le sale empoté. Celui qu'est pas foutu d'avoir la science infuse. Celui qu'il aurait fallu guider mais qu'on a finalement paumé.
Evidemment, t'sais comment ça se passe avec les moutons, hein ? Quand tu rentres pas dans la masse et que tu suis pas connement le troupeau comme un sale attardé, tu te fais rejeter. C'est pas faute d'avoir essayé, d'être comme les autres empaffés. Mais c'était pas fait pour moi. J'finissais toujours par faire de la merde. Et puis mon père était dirlo dans un collège. Et puis c'était la honte pour lui. J'pourrissais sa réputation, t'sais. Et j'peux te dire que j'en ai pris des branlées. Le gars, il avait un talent pour filer des gifles à te dévisser la tête. P'tain. J'ai cru plusieurs fois qu'il allait me décapiter le mec. Patates de forain dans ma gueule. Pour me faire fermer ma grande bouche. Pour que je rentre bien dans le rang. Tu parles. Ça me soignait pas longtemps. Quand j'ai atteint la majorité, mes vieux m'ont "aimablement" poussé vers la sortie.
Non. J'déconne. En vrai, un soir j'suis rentré d'un de mes tafs au noir et il se trouve que mes affaires se trouvaient sur le pas de la porte et que la serrure de la porte d'entrée avait été changée. J'crois qu'on fait pas plus clair comme message. J'suis un tel connard qu'ils ont même pas daigné me dire les choses en face. J'vaux pas la dépense d'un peu de salive.
Comme on dit, les amis sont la famille qu'on se choisit, pas vrai ? Pas le choix. J'ai dû squatter chez les potes. Mes fameux potes que mes vieux haïssaient. Ouais. C'était peut être pas les gars les plus nets du monde. C'était peut être pas les meilleures fréquentations. Et alors ? Eux au moins ils acceptaient le pauvre boulet que j'étais. Ils m'appréciaient comme j'étais. Enfin... Jusqu'à un certain stade en fait. Parce qu'il se trouve que j'ai toujours préféré les mecs. Et que je m'en suis toujours caché. Et que je me suis tapé des gonzesses pour ne pas éveiller les soupçons. Je pensais être anormal. Clairement. Personne dans mon entourage n'a parlé autrement de l'homosexualité qu'en mal. Famille comme amis, j'avais l'impression d'entendre des putains de nazis faire l'apologie de la castration, de l'internement ou limite de l'extermination des pédés. Et clairement, ça me faisait flipper. Je me sentais en danger. Et ça me poussait à me planquer, à me replier.
Du coup j'ai mis longtemps à avoir ma première expérience avec un mec. Et ça a été comme... Parfait. La révélation du siècle. J'allais plus pouvoir me priver. Et t'sais, avec ce gars, c'est devenu plutôt sérieux. On était jeunes mais je le kiffais. J'veux dire, je l'adorais quoi. Enfin... Clairement, j'étais même amoureux. Et pour lui je faisais des efforts. Je m'habillais un peu mieux. Je faisais attention à ma façon de parler en sa présence - quand on était pas devant mes potes. Et j'acceptais qu'on ait quelques gestes l'un envers l'autre hors de chez lui si personne ne nous voyait. J'avais même trouvé un vrai travail, quelque chose de fixe. Pour moi c'était ouf. Sauf qu'un jour, un des gars de ma bande nous a surpris en train de nous embrasser. Et j'ai cru que ma vie était terminée.
Et en fait, c'était que dalle en comparaison avec la suite des événements. Mais évidemment, je l'ai su qu'après.
J'l'ai compris quand je me suis réveillé dans une chambre d'hôpital avec la gueule couleur tarte aux prunes. Sérieux. On aurait cru qu'un éléphant avait essayé de me faire la bise et que ça avait foiré sa mère. Et encore, c'était pas grand chose à côté de la nouvelle qui m'attendait : t'sais, dans les films il y a toujours ce drame à ajouter au drame. Ben là c'était pareil. « Hé. Tu ressembles à une vieille escalope périmée. Oh et puis ton gars, il est dans le coma. Garde la pêche. ». P'tain. J'me rappellerai toujours du désespoir qui m'a envahi. Un cachalot me serait tombé sur la gueule que ça m'aurait paru moins irréel. Moins douloureux. Je sais pas comment j'ai fait pour pas me foutre à chialer. Pas avant la nuit en tout cas.
Même si mon état était moins grave que celui de mon copain, je suis resté à l'hôpital pendant un moment, parce que j'avais quand même pris cher et que j'étais vraiment pas en bon état. Pourtant, je passais les trois quarts de mon temps dans la chambre de mon petit ami. A juste... Attendre. J'avais rien d'autre à faire de toute façon. Personne ne venait me voir. Enfin... Presque personne. Raphael est venu une ou deux fois. Ça faisait déjà une ou deux fois de plus que mes parents. J'ai toujours raconté qu'on avait cherché la merde pour en arriver là. Si j'étais un peu en train d'accepter ma sexualité, là c'était clairement mort. C'était plus possible. Impossible d'assumer après un truc pareil. Quand j'ai quitté l'hôpital, mon copain y est resté. Des jours. Des semaines. Je venais le voir, souvent. Au moins deux à trois fois par semaine. Ça a duré longtemps. Une éternité à mes yeux. Et il n'est jamais revenu. Un jour, soudainement, pour une raison que j'ignore totalement, quelque chose a cédé. Il est parti. Son cœur a cessé de battre. J'ai cru que j'allais en crever aussi. Va savoir pourquoi. Je voulais me faire une idée avant. Les médecins n'avaient pas été très positifs quant à son état. J'avais été prévenu. Mais j'avais quand même été foutu d'espérer comme un con. Parce que c'est ça mon truc. D'être un putain de naïf. C'est moi le bouffon qui continue de croire aux causes perdues.
Le temps a passé et les choses ne se sont pas améliorées pour moi. J'ai repris ma vie, l'appartement qu'on partageait, le travail. Il fallait tout recommencer avec ces souvenirs en tête et la vie me paraissait sans saveur. J'avais l'impression de passer mes jours en enfer. C'était un cauchemar. Plus que ce que j'étais capable de supporter. Et pourtant, j'ai tenu bon. Comme j'ai pu. En devenant une de ces loques. Un de ces putains de piliers de bar qui vient se bourrer la gueule à la moindre occasion. Pour oublier. J'avais juste besoin de zapper que j'avais une putain de vie de merde. Que dans ma tête c'était n'importe quoi. Et que chaque jour, je passais de plus en plus de temps à me dire que j'allais peut être en finir. Définitivement. J'avais plus personne. Du moins... J'avais Raphael, on se donnait des nouvelles de temps en temps mais... C'était pas suffisant. J'étais juste seul avec moi-même. C'était insoutenable.
Et un soir, alors que je rentrais chez moi en bagnole, je l'ai vu. Ce connard. Un de ces enfoirés qui a fait que ma vie est devenu un pur désastre. Torché que j'étais pour pas changer, j'ai pas été capable de réfléchir. J'ai accéléré et je suis venu le cueillir jusqu'à sur le trottoir. Le choc a fait un bruit de taule, il a même rebondi sur le capot avant de s'écraser sur le goudron. Et sur l'instant, j'ai même pas compris ce que j'avais fait. J'avais pas saisi l'ampleur de la chose. J'ai pris la fuite. Je suis rentré chez moi et... J'ai attendu. Plusieurs jours. Je comprenais. Et j'étais plus foutu de mettre les pieds dehors. Dans l'attente de savoir si les flics allaient venir me choper. Mais c'est jamais arrivé. Parce que le gars a survécu et que personne n'a rien vu. Pas de meurtre, pas de témoin, pas de plainte. Je m'en suis sorti indemne. Et ça me filait étrangement la gerbe. Ce relent de crime impuni. Mauvais souvenir. Je me serais cru dans un sale mauvais film dramatique.
Après ce que j'avais fait, j'étais plus capable de me regarder en face. Voir mon reflet dans une glace m'était simplement insupportable. Et bientôt, l'alcool n'a plus suffi à faire taire ce dégoût immense qui me hantait sans cesse. Et puis comme j'allais plus bosser, j'ai perdu mon travail. Et comme j'avais plus de travail, j'avais plus suffisamment d'argent pour me payer un toit. J'ai du vendre tout ce que j'avais. Et j'ai fini à la rue. Dans un squat plus précisément. Genre, à plusieurs dans un truc abandonné, c'est toujours plus facile pour se tenir chaud, pas vrai ? Clairement, j'étais au bout du rouleau. Enfoncé dans la merde jusqu'au sommet du crâne. Et je cherchais même pas à m'en sortir. Plus le courage. J'avais l'impression d'être juste... Cassé. Quelque chose en moi était brisé. J'étais foutrement paumé. Et à deux doigts de céder à la tentation de voler une de ces seringues usagées avec un peu de résidu dedans pour tenter d'obtenir un peu de bonheur. Quelque chose d'artificiel mais qui me permettrait de m'échapper. Au moins un instant. Juste une fois. Puis d'autres fois ensuite. Sans prendre la peine de compter.
Mais non.
Non.
Je sais pas. J'ai comme eu une illumination soudaine. Celle qui m'a fait comprendre que j'étais bel et bien vivant et que j'avais peut être envie de le rester. Au moins un peu. Parce que j'avais survécu et que c'était une chance que mon petit-ami n'avait pas eu. Et parce que ouais, j'avais voulu buter ce mec. Mais lui il avait buté quelqu'un. Et il avait essayé de me tuer aussi. Et il n'a jamais été puni pour ça. Alors est-ce qu'il était bien utile que je continue de creuser comme si je cherchais du pétrole alors que de toute évidence je ne trouverais toujours que de la pure merde ?
Non. Que dalle.
Et même si ça m'a pas totalement fait passer le sentiment de dégoût exacerbé que je nourrissais pour moi-même, j'ai quand même eu cette idée de peut-être me laisser une chance. Juste une. Parce que pour une fois, je pouvais peut-être ne pas être lâche et me montrer un peu fort. Peut-être que je pouvais être capable de me relever. Et ce que j'ai fait, au lieu de me planter une aiguille dans le bras, c'est emprunter le téléphone d'un passant pour lancer un appel à l'aide.
Et Raphael est revenu sur Sydney, juste pour venir me chercher. Il m'a ramené avec lui à son nouveau domicile. Une dizaine d'heures de route. J'ai cru que j'allais crever dans la bagnole tellement c'était long. Et t'sais, le pire, c'est que si au téléphone j'étais vraiment désespéré et au bout de ma vie, une fois qu'il s'est retrouvé face à moi... Je me suis retrouvé comme bloqué. Genre... Pas capable de lui déballer quoi que ce soit. Obligé de faire un peu comme si de rien n'était. Juste un peu. Parce que j'étais pas beau à voir. J'avais juste l'air d'un putain de zombie. Et pour ce qui est de la gueule déprimée apparente... On va dire que j'ai jamais respiré la joie de vivre. Enfin... J'y ai pas eu le droit très longtemps... Alors... Je sais pas trop si il a capté. Au fond, j'espère un peu que oui. Qu'il croit pas que je me foute totalement de sa gueule et qu'il est venu me chercher pour rien. Bref. Ça fait un mois que je vis chez lui. J'me reconstruis. J'tente d'oublier. J'continue de faire comme si de rien n'était. Et j'laisse même Raphael me brusquer un peu parce que j'ai pas de taf et que je ramène pas de pognon.
Et peut-être que cette chance-là, ça sera la bonne.