Maggie était arrivée le matin même dans la ville de Brisbane. Elle avait rencontré ses colocataires, trois garçons. Ils avaient tous l'air un peu perchés mais gentil dans le fond. La cohabitation promettait d'être pleine de rebondissements et même d'aventures. Ca ne dérangeait pas Maggie, elle ne tenait pas particulièrement au fait d'avoir une vie tranquille. Et, si ça avait été le cas, son métier n'aurait pas du tout été en adéquation avec son souhait. La lieutenant de police referma son ordinateur portable et le posa sur son lit avant de se laisser tomber en arrière et d'observer le plafond de sa chambre. Une nouvelle vie commençait et la jeune femme était stressée, c'était peut-être légitime mais tout de même. Il était déjà tard et Maggie ne semblait pas prête de trouver le sommeil. Elle soupira longuement et se redressa dans son lit pour sortir de sa chambre. Maggie marcha à pas de loup dans la maison, elle ne voulait pas réveiller ses colocataires si ils dormaient. Elle avançait donc avec précautions pour se rendre jusque dans la cuisine. L'objectif était de se faire un lait chaud. Ca pouvait paraître enfantin mais ça avait tendance à marcher sur Maggie. Lorsqu'elle n'arrivait pas à dormir, boire un grand verre de lait chaud l'apaisait et elle trouvait ainsi facilement le sommeil. Une fois dans la cuisine, Maggie observa tout les placards qui s'étendaient face à elle. Bon.. Il allait falloir trouver le placard où était rangé les verres et.. Trouver du lait. Elle n'avait aucune idée de si les garçons en buvait. Si c'était le cas, elle rachèterait une bouteille de lait à qui elle avait emprunté du lait. Maggie n'avait pas vraiment eut le temps de faire des courses alors elle n'avait pas d'autre choix que celui de piquer dans les réserves des autres. La jeune femme entreprit alors d'ouvrir tout les placards de la cuisine en quête des fameux verres.
Nous avons accueilli notre nouvelle coloc’. Je n’arrive pas vraiment à savoir où je l’ai déjà vue mais j’ai l’impression de la connaître. Je me torture un peu les méninges mais voilà, pour le moment ça ne revient pas tellement. Faut dire qu’avec cette fichue grippe, j’ai un peu du mal. J’étais couvert de masque à l’avocat quand elle est rentrée, alors elle ne m’a probablement pas reconnu non plus. Peut-être même qu’on ne se connait pas, mais j’ai du mal à le dire. En tout cas, elle est très jolie, et elle a l’air fun. En plus elle est flic donc on doit avoir pas mal de choses en commun. Après ma bière et les quelques politesses usuelles, quelques phrases de discussion entre coupées d’absences parce que définitivement, la bière, la fièvre et les médocs’ ne font pas bon ménage, j’ai fini par aller me rincer le visage avant d’opter pour une douche complète, fraîche pour essayer de faire descendre encore ma fièvre, avant d’aller à nouveau mourir dans mon lit.
J’ai comaté un temps certain, flottant entre des pics de fièvre et des retours à la normale jusqu’à me réveiller à nouveau. Je me redresse et je grimace, puis, je sors de la chambre parce que j’ai laissé mes cachets en bas et qu’il faut absolument que cette fichue grippe guérisse, parce que je ne veux pas passer une semaine enfermé à la maison à me morfondre dans le canapé. Je sors de ma chambre, descend l’escalier avec la lourdeur d’un éléphant parce que je suis tout raide de courbatures et j’entre dans la cuisine, et je mets quelques secondes à réaliser que la lumière est déjà allumé, alors je me passe une main sur le visage, portant les mêmes vêtements que tout à l’heure, et je remarque que c’est Maggie qui est là. Elle fouille à la recherche de quelque chose et je lui dis : « Deux placards sur ta gauche, les verres sont là… » J’imagine qu’elle doit surement avoir soif. Moi je m’approche de mes boites de cachets et je les prends, puis je les gobe et les avale sans aucun mal avant de me tourner à nouveau vers elle pour demander : « Insomnie ? ». Je m’appuie contre le plan de travail, en restant à bonne distance d’elle pour ne pas lui refiler ma crève.
Codage par Frost
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Maggie était tellement concentrée dans sa recherche des verres qu'elle n'entendit pas le pas traînant de Luke qui arriva dans la cuisine. Elle se rendit compte de sa présence que lorsque la voix du jeune homme s'éleva dans la cuisine. Maggie se figea sur place, surprise de savoir quelqu'un d'encore debout à cette heure-ci. Deux placards à gauche. La jeune femme se décala légèrement puis ouvrit le placard. Le graal était là, elle attrapa un verre et se tourna vers celui qu'elle reconnue comme étant Luke. C'était celui qui avait un masque à l'avocat sur la tronche lorsqu'elle était arrivée un peu plus tôt dans la journée. Il semblait malade vue la dose de cachets qu'il engloutit.
- Merci. Ca dérange si je pique un peu de lait à quelqu'un ?
La jeune femme ouvrit le frigo et sortit une bouteille de lait qu'elle agita devant Luke en attendant une réponse. Les prunelles chocolats de Maggie prirent le temps d'observer le visage du jeune homme et ses sourcils se froncèrent. Ce visage.. Il lui semblait étrangement familier tout comme les deux billes bleues qui faisaient office d'yeux à Luke. Une question sortit d'entre les lèvres du jeune homme et Maggie hocha la tête.
- Ouaip. Un grand verre de lait chaud m'aide souvent à m'endormir. Et toi, t'as l'air un peu.. Pâle. T'es malade ?
C'est vrai qu'en y regardant de plus près, Luke avait vraiment mauvaise mine. Il avait le teint pâle et luisant, probablement à cause de la fièvre ainsi que des cernes sous les yeux. Maggie ne savait pas trop ce qu'il avait mais, une chose était sûre, elle n'avait pas envie qu'il lui refile sa crève.
Gagné. C’est bien un verre qu’elle cherche. En même temps, à cette heure-là, je l’imagine mal se faire un sandwich. Mais bon, parfois les gens sont bizarres. Il y en a qui ont besoin de manger quand ils ont faim, peu importe l’heure de la journée ou de la nuit. Mais non, là, c’est bien un verre que notre nouvelle colocataire recherche. Elle est plutôt agréable à regarder mais bon, je ne vais pas attaquer dans cet état, je suis à peine capable de parler, alors aller draguer… Elle me remercie pour le coup de main dans sa recherche et demande si elle peut emprunter un peu de lait à quelqu’un. Alors je souris et je lui dis : « Sers toi vas-y. On a un pot commun pour les courses, comme ça pas de souci tout est à tout le monde. On fait les courses soit ensembles quand on a le temps soit à tour de rôle, ça dépend… ». On lui a peut-être déjà peut-être dit tout à l’heure en l’accueillant je me souviens plus trop bien. Je suis un peu trop à côté de mes pompes aujourd’hui je crois. La grippe a attaquée dur, et franchement c’est pas cool. Surtout après avoir assuré les gardes toutes la semaine pour remplacer les collègues malades. J’étais déjà bien creuvé, ce n’est pas très sympa d’en rajouter une couche. Mais bon, j’imagine que ça ne sert à rien d’essayer de raisonner un microbe. Et puis, j’ai peut-être choppé un virus bizarre en provenance de chez le doc fou. Je suis peut-être le patient zéro d’une épidémie. Un frisson d’horreur me parcourt mais bon, c’est surement juste une simple grippe.
Elle répond ensuite à ma question et je souris un peu et je réponds : « Le lait chaud c’est un remède universel je crois. Pour les insomnies, les déprimes et tout un tas de petits soucis… ». Quand on était gamins, notre mère nous disait souvent ça à Leia et à moi. Il paraît que ça a un effet apaisant ou un truc du genre. Je souris un peu à la jeune femme qui me demande si je suis malade alors je réponds : « La grippe… Elle a tourné à la caserne toute la semaine, je suis le dernier sur sa liste. Et comme je suis un type trop sympa je vais surement vous la refiler à vous aussi. Mais bon, avec Seb qui travaille en école, on a souvent des saloperies de maladies qui traînent à la maison… ». Je ris un peu avant d’aller prendre un verre à mon tour que je remplis d’eau du robinet et je le bois. J’en remplis un autre et le vide à nouveau. L’eau fraîche me fait du bien et finalement je me tourne vers elle et je lui dis : « En tous cas, faut pas t’inquiéter, cette maison est cool, c’est un peu comme un grand havre de paix ! ».
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Un pot commun pour les courses, ça c'était plutôt une bonne idée. Ca évitait de se prendre la tête sur ce qui appartenait à tel ou tel personne. Maggie ne connaissait rien aux rituels de collocation. Lorsqu'elle habitait à Sydney, elle avait eut son propre appart où elle avait vécut toute seule pendant quelques années mais l'urgence de son transfert à Brisbane ne lui avait pas laissé le loisir de trouver un appartement ou une maison pour elle toute seule. Et puis, pour une raison obscure, les loyers étaient un peu plus cher ici qu'à Sydney. Peut-être était-ce l'ambiance paisible de Brisbane qui faisait monter les loyers ? Elle n'en avait aucune idée. Une fois le verre sortit, Maggie se servit un verre de lait avant de le placer dans le micro-onde qui se trouvait sur le plan de travail. Elle paramétra l'appareil afin que son lait se mette à chauffer puis elle le mit en route.
- Faudra sûrement me réexpliquer certains trucs concernant la coloc' parce que je suis loin d'être une experte !
Le lait chaud, remède de bien des maux, Luke avait probablement raison. Et d'ailleurs, si c'était le remède à bien des maux, ça l'aiderait probablement à se sentir mieux. La brune prit alors le verre que venait d'utiliser Luke et elle versa du lait dedans. Un lait chaud, ça l'aiderait à aller mieux et à guérir de sa grippe, c'était presque certain. Enfin.. Maggie était loin d'être une experte en médecine, loin de là. Il lui arrivait même de faire des mélanges plutôt étranges de médicaments lorsqu'elle était malade et désespérée de guérir. Mais ces mélanges, elle les gardait pour elle. Elle n'avait pas envie de tuer accidentellement quelqu'un en jouant à l'apprentie chimiste. Le micro-ondes sonna, annonçant que son lait était chaud. La jeune femme sortit le verre du micro-ondes puis elle plaça celui de Luke dedans. Elle se retourna ensuite vers le jeune homme.
- On va pouvoir faire une expérience : est-ce que le lait peut guérir les maladies. On pourra peut-être s'immuniser contre les saloperies que pourrait ramener Sebastian !
En parlant de maladie, les explications sur l'état de Luke ne tardèrent pas à venir. Il avait donc chopé la grippe au boulot. C'était même une épidémie de grippe qui avait visiblement ravagé la caserne. La caserne ? Ah oui. C'est vrai, lorsqu'elle avait rencontré les 3 coloc, Luke avait marmonné qu'il était pompier, ça revenait à l'esprit de Maggie. Le micro-ondes sonna à nouveau et Maggie en sortit le verre qu'elle posa sur le comptoir à côté de Luke.
- Je m'inquiète pas trop, ça va ! Vous avez pas l'air d'être une bande de psychopathes donc bon. Ca fait longtemps que tu vis ici toi ?
Lorsqu'elle avait rencontré les cocloc, Maggie avait réellement eut l'impression que le trio se connaissait depuis une éternité. Elle était bien curieuse de savoir depuis combien de temps ils vivaient tout les 3 et qui avait habité ici, avant elle.
Je regarde Maggie se servir un verre de lait et le mettre à chauffer au micro-onde. Cela semble être un spectacle fascinant et tout à fait suffisant pour mon cerveau et mes capacités ralenties à cause de la grippe. Je ne peux m’empêcher de penser que pour une nouvelle arrivée, elle s’en sort pas mal du tout. Il m’a fallu du temps pour apprendre à dompter ce monstre mécanique. Ou peut-être que c’est moi qui est nul à bien y réfléchir. Oui, c’est très probable aussi. Enfin, pas pour tout, mais en ce qui concerne la cuisine, je ne suis pas un pro. J’ai eu un peu trop tendance à me reposer sur Leia. Puis, Maggie se tourne ensuite pour me dire qu’il faudra lui réexpliquer les trucs de la coloc’ parce qu’elle n’est pas une experte. Je souris un peu amusé, encore un peu dans le brouillard et je lui réponds tout en la regardant prendre mon verre : « On fera ça demain, au calme, ne t’inquiète pas. Il n’y a pas grand-chose à savoir. On est un peu comme une famille finalement… Comment ça se fait que tu viens t’installer dans le quartier ? » Enfin, c’est comme ça que je le vois. Je suis comme ça de toute façon, proche des gens que j’apprécie au point de les considérer comme de ma famille. Mais je peux être très rancunier aussi et je prends les choses très à cœur en général. Et puis je suis un peu curieux d’en apprendre plus sur elle au final. Et peut-être bien qu’elle l’a dit tout à l’heure mais comme j’ai des neurones en moins à cause de la grippe, je n’ai pas du tout écouter. Je souris lui souris et je lui dis : « Merci » quand elle met le verre dans le micro-onde après avoir sorti le sien.
Et puis elle reprend la parole et je ris un peu. Je suis pour ce genre d’expérience débile, mais je crains que nous attrapions pas mal de maladie, parce que le lait ne doit pas immuniser contre grand-chose, mais pourquoi pas. Je dormirais surement mieux, ce qui m’aidera quand même à lutter contre les microbes. Donc peut-être que ça aidera quand même plus que de ne rien boire. Je me perds un peu moi-même et je lui dis : « Vendu, essayons ça ! Une cure de lait chaud pendant une semaine le soir avant d’aller dormir ! ». J’adopte. On verra bien si ça fonctionne ou pas. De toute façon je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, je dis plutôt oui pour le principe. Je lui adresse un sourire plus appuyé et un signe de tête quand elle pose mon verre et je l’écoute à nouveau et je ris un peu en lui disant : « Non, promis on n’est pas des psychopathes. Au contraire. Mais on est un peu débiles, ça c’est le moins qu’on puisse dire… Au moins, tu ne t’ennuieras pas avec nous, c’est certain !». Je ris un peu, amusé et je lui dis encore : « Depuis janvier, Seb et moi on s’est installé en même temps, depuis on a vu défiler quelques colocs… Peut-être qu’on les fait fuir, je sais pas ». Je prends mon verre et boit un peu de lait avant de le reposer.
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