Magasin de fête – Le vol, c'est mal ! [Ft. Evan]

Lucy avait un métier très particulier, elle était éducatrice de jeunes enfants, mais cette fois-ci, elle ne travaillait pas en crèche avec des enfants de quelques mois à 3 ans, non, elle travaillait avec des enfants handicapés. Pourquoi avait-elle postulé dans un centre pour handicapés ? Simplement parce que son stage au Canada avec des enfants handicapés lui avait beaucoup plu. Et la voilà de retour dans son pays natal, pour retrouver sa grande sœur et son grand frère avec qui elle était en conflit depuis son adolescence – bien que les tensions se soient un peu apaisées – mais aussi pour se sentir plus épanouie dans son travail.

Cela faisait à peine une semaine qu’elle était là, qu’elle s’occupait de ces enfants avec amour, qu’elle devait déjà dire au revoir à l’un d’eux qui déménageait. Elle n’était pas trop affectée par ce départ, mais elle voyait bien que les enfants l’étaient. Par conséquent, elle eut une super idée qu’elle partagea avec ses collègues éducateurs : une sortie avec six enfants et trois éducateurs pour aller acheter de quoi faire un goûter de départ d’un des enfants. Ravis de cette idée, ses collègues prirent l’initiative de demander l’avis de la directrice, parce que pour sortir avec les enfants, il fallait une autorisation de sa part. Apparemment, la directrice le prit plutôt bien puisqu’elle avait signé l’autorisation de sortie. Parfait, après l’heure du déjeuner, ils pourraient sortir.

Le repas du midi se déroula normalement, les éducateurs prévinrent six des enfants qu’ils allaient sortir en la compagnie de Lucy et de deux autres éducateurs, mais qu’à la moindre bêtise, ils seraient sanctionnés. Une fois que tout le monde fut mis au courant et prêt à partir, les neuf individus se dirigèrent vers le centre-ville, dans un magasin plein de décorations et de tout ce qu’il fallait pour faire une petite fête, un petit goûter. Il était actuellement treize heures trente, les courses se passaient comme il fallait, les enfants étaient calmes. Au passage en caisse, Lucy plaça dans les mains des deux enfants dont elle s’occupait la moitié de la somme demandée pour qu’ils le donnent à l’hôtesse de caisse, afin de les responsabiliser un minimum.

Cependant, au moment de sortir du magasin, au moment du passage des portiques qui pouvaient éventuellement sonner, ces fameux portiques se mirent à sonner. En pensant que c’était elle qui avait sonné, puisqu’elle avait un sac dans les mains, elle retourna vers les caisses, accompagnée des deux enfants dont elle s’occupait, mais l’hôtesse de caisse ne trouva rien d’anormal. Parfait. Seulement, lorsqu’elle repassa les portiques, ceux-ci se remirent à sonner. Dans l’incompréhension totale, elle regarda le policier qui passait devant elle en haussant les épaules. « Je ne comprends pas » Puis elle se mît à réfléchir, et Aiden, un des enfants, était du genre à faire beaucoup de bêtises. « Aiden, ouvre tes poches et montres-moi ce que tu as dedans, j’espère que tu n’as rien volé dans le magasin sinon en rentrant tu vas être puni, tu sais que je ne rigole pas avec tes bêtises » Elle savait qu’ici, ils ne rigolaient pas sur cela. En plus, avec son passé d’adolescente tumultueuse, durant lequel elle avait elle-même volé, elle se retrouvait comme rattrapée par ce passé dont elle ne voulait pourtant plus entendre. Par contre, le policier, il n’avait pas l’air plus préoccupé que cela par la situation, mais Lucy aurait bien aimé qu’il dise quelque chose.

C'était une journée ordinaire au travail. Evan avait passé la matinée à boucler un rapport sur une affaire sur laquelle il avait travaillé récemment. C'était toujours une tâche assez fastidieuse, mais il fallait passer par là. Et les rapports d'Evan étaient toujours très précis et complets. Il ne voulait rien laisser au hasard, n'omettre aucun détail. Il savait que souvent, la résolution d'une affaire résidait dans les détails. Alors même si ce n'était certainement pas ce qu'il préférait, il faisait toujours de son mieux. Il termina juste avant la pause de midi pendant laquelle il alla déjeuner avec quelques collègues, dans la joie et la bonne humeur. Il régnait une bonne ambiance au commissariat et ils s'entendaient presque tous. C'était rare et le jeune homme appréciait vraiment cet environnement. En même temps, il était le genre de personne à s'entendre avec tout le monde et à mettre les gens à l'aise assez vite. Ça devait jouer aussi.

Quoiqu'il en soit, après la pause, il retourna à son bureau pour régler quelques petits détails avant de sortir. L'après-midi était placé sous le signe de la patrouille. Bien sûr, comme le voulait la règle, il ne sortait jamais seul et attendit donc que son coéquipier du jour le rejoigne. Ils se mirent donc à parcourir les rues du centre-ville, histoire de vérifier qu'il n'y avait aucun problème. On n'était jamais trop prudent. Et puis, les habitants se sentaient généralement rassurés en voyant des policiers dans la rue. Il s'était momentanément séparé de son coéquipier lorsqu'il entendit une alarme provenant d'un magasin tout près. Enfin, c'était plutôt le portique de sécurité qui avait sonné. Il croisa le regard d'une jeune femme au moment où il allait vérifier si on n'avait pas besoin d'aide dans le magasin. Elle s'adressa directement à lui en disant qu'elle ne comprenait pas. Evan s'apprêta à dire quelque chose lorsqu'elle s'adressa à l'un des enfants qui l'accompagnait en lui demandant de lui montrer le contenu de ses poches.

Evan observa la scène et décida d'intervenir. Ce n'était qu'un enfant, mais s'il avait vraiment volé quelque chose, mieux valait lui faire un peu peur maintenant et avoir une chance d'éviter de le voir devenir un délinquant en grandissant. "Aiden, c'est ça ?" Il s'approcha et se mit à hauteur de l'enfant, affichant un petit air sévère. Faussement sévère, mais l'enfant ne le savait pas. "Je suis sûr que tu n'as pas envie d'aller en prison. Alors si tu as volé quelque chose, il faut le rendre." Il sortit ses menottes pour les montrer à l'enfant. "Je ne voudrais pas être obligé de te les mettre devant tout le monde. Alors sois gentil et repose ce que tu as pris, d'accord ?" Il ne savait pas si ça allait marcher, mais au moins, il pouvait toujours tenter. Il se redressa et s'adressa cette fois à la jeune femme. "Vous êtes sa mère ?" Elle était peut-être un peu jeune pour être la mère de cet enfant, mais après tout, on ne savait jamais.